En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Méfiez-vous des faux prophètes
qui viennent à vous déguisés en brebis,
alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces.
C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines,
ou des figues sur des chardons ?
C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits,
et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais.
Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais,
ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits.
Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits
est coupé et jeté au feu.
Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
Source : AELF
La terre est un jardin. Tout a commencé par celui nommé le Paradis où régnait le premier Adam.
Le second Adam, Jésus Christ, agonisa au jardin des Oliviers.
Il y eut aussi un troisième jardin, celui où se rendit Marie-Madeleine ; le Christ en était le jardiner et les larmes furent la rosée annonciatrice d’un nouveau matin.
Les mauvaises herbes sont présentes, et alors... Jésus nous a-t-il pas prévenus : ne cherchez pas à enlever l’ivraie, au risque de tout arracher.
Le Seigneur est le jardinier de nos cœurs.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, interroge Jésus. Serait-ce possible. Dieu est le vigneron ; Jésus est la vigne et nous sommes les sarments. Il est vrai qu’il est donné à l’homme la possibilité de tout pervertir jusqu’à faire mourir Dieu.
Le pouvoir du temps use et nous use, le pouvoir du mal blesse et angoisse ; le Fils de Dieu en fut la première victime jusqu’à être conduit au Jardin des Oliviers. Là, tout a vacillé, l’absurde aurait pu entraîner le néant. Seulement, il est un troisième pouvoir, celui du cœur, le cœur de Dieu.
Ce cœur nourrit les nôtres tant il est une semence. Dieu se présente sous les traits d’un jardinier pour avoir le sens de la terre sans omettre ce qu’Il est, une divine douceur qui éclairera à jamais la vie de Marie-Madeleine pour s’entendre dire : pourquoi pleures-tu, qui cherches-tu.
Voici que dans ce bouleversement, s’ouvre un quatrième jardin, celui-là même que nous avons à cultiver. Ce jardin est là où nous sommes, là ou nous en sommes, là où des frères ont cru, espéré.
Là où la Parole est partagée, elle est semence suscitant l’inattendu et l’émerveillement si nécessaire pour durer dans l’insécurité, fut-ce au prix d’avancer dans le clair-obscur
Ce jardin est celui de la résurrection, de notre résurrection déjà commencée. Loin d’être celui du souvenir, il est celui de l’avenir qui transforme le présent. Souvenons-nous des disciples sur le chemin d’Emmaüs, leur jardin intérieur est tout brûlant – la chaire tremble, née de la joie qui les habite de se savoir si aimés.
Les bons fruits ne sont pas labellisés par une doctrine, ils nous sont partagés dans la hardiesse de l’ouverture du cœur.
Hans Joas dit que, dans son jardin d’humanité, c’est l’ouvertures du cœur qui l’a conduit vers Dieu. Je me souviens, dit-il, de la façon dont un leader du parti bavarois conservateur critiquait le social démocrate, Willy Brandt. Il l’attaquait sur le fait qu’il était né hors mariage, d’une mère célibataire.
Qui ne se souvient pas de Willy Brandt, un des acteurs de la chute du mur de Berlin qui fit de cet événement une unification de l’Europe et de la paix.
C’est aux bons fruits que vous reconnaîtrez les prophètes, nous rappelle Jésus.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !