Cher
La situation de la ressource en eau est toujours tendue dans le Cher. La Préfecture a tenu sa première cellule de l'eau avec l'ensemble des acteurs le jeudi 16 mars dernier, soit beaucoup plus tôt que d'habitude. Pas de nouvelles restrictions d'eau pour le moment, mais les services de l'État sont vigilants.
Le Cher manque toujours d'eau en ce début de printemps. Le département continue de subir les conséquences de la sécheresse de 2022. Une situation déjà compliquée, à laquelle s'ajoute un manque important de précipitations depuis le début de la période de recharge des nappes phréatiques, qui a commencé en septembre : « On constate que sur cette période, on a un déficit de 12 % sur l'ensemble du département » explique Philippe Boissel, délégué régional de Météo France. « Avec une période qui a été très particulière, et tout le monde s'en souvient. Ce sont les fameux 33 jours quasiment sans précipitations qu'on a eu entre le 20 janvier et le 21 février. Sur cette période-là, on a cumulé que 7 millimètres ! Donc, forcément, c'est quelque chose qui a tendance à tendre la situation. »
Pour retrouver une période aussi longue sans pluie, il faut remonter en... 1959 ! Point positif néanmoins, la pluie a fait son retour depuis le début du mois. 41 millimètres sont tombés entre le 7 et le 14 mars dernier : « C'est quelque chose qui a contribué à réhumidifier un petit peu le sol superficiel, mais malgré tout, ça ne contrebalance pas le déficit qu'on a pu connaître l'année dernière ». Une situation qui nous promet un été complètement sec ? « C'est difficile de se projeter » répond Philippe Boissel. « L'année dernière, on était très mal partis, et on a vu un mois de juin très arrosé avec les orages, ça avait contribué à détendre, voire sauver la situation. »
D'ici la fin de la semaine, des précipitations sont à nouveau attendues dans le Cher. En attendant, le niveau global des nappes phréatiques reste bas, et il faut espérer que le printemps soit pluvieux : « Elles se sont très peu ou pas rechargées, pour certaines depuis l'automne passé » explique le Préfet du Cher, Maurice Barate. « La période dans laquelle nous sommes, mars/avril, est cruciale. On a d'ailleurs commencé à avoir des pluies. On voit des cours d'eau, certains niveaux de nappes, de barrages qui remontent. La question, c'est : jusqu'à quel niveau vont-ils pouvoir remonter pour recharger suffisamment les nappes, avant la période estivale ? »
Le Préfet maintient son arrêté de restriction d'eau au barrage de Sidiailles dans le sud du Cher, où le niveau a remonté, mais pas encore suffisamment. Il est en cours depuis décembre, et concerne une quarantaine de communes. La Préfecture appelle tous les habitants du département à économiser l'eau.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
Cher
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !