Sécheresse à répétition, grêle, biodiversité en danger... Le réchauffement climatique de la planète a déjà des conséquences bien visibles en Berry. Pour mesurer cet impact, la Préfecture du Cher a lancé une étude. Pendant un an, un comité de pilotage va travailler sur un document qui devra être utile aux collectivités, mais aussi au grand public.
Peut-être appréciez-vous un verre de vin blanc de Sancerre, les balades dans les forêts berrichonnes, ou un rayon de soleil au bord d'un cours d'eau ? Des plaisirs simples... mais qui sont menacés à cause du changement climatique. Pour mesurer l'impact de la hausse des températures dans le département, la Préfecture du Cher lance une étude avec une trentaine d'associations, institutions et personnalités politiques.
Cela dit, pas la peine d'attendre le résultat de ce rapport, ou même le siècle prochain pour ressentir le changement climatique en Berry : il est déjà là, et les signaux sont alarmants. « À Bourges, sur les 20 dernières années, on est en moyenne à +1,1 degrés, avec des pointes à +2 degrés. 2020, 2019 et 2018 ont été les années les plus chaudes à Bourges depuis que Météo France fait ses relevés [en 1878] », constate Maxime Cuenot, le directeur adjoint de la Direction Départementale des Territoires (DDT).
On aura de plus en plus de mal à avoir des vins blancs typiques du Cher... Peut-être qu'il faut changer de cépage, faire de nouveaux assemblages.
Un mercure qui grimpe, et des conséquences qui seront visibles par tous : « On aura de plus en plus de mal à avoir des vins blancs typiques du Cher... Peut-être qu'il faut changer de cépage, faire de nouveaux assemblages », avertit Maxime Cuenot. Ingénieur des eaux et des forêts, il ajoute : « Nos forêts et nos essences traditionnellement plantées dans le Cher, peut-être que là aussi il va falloir regarder comment on s'adapte, quelles nouvelles espèces on peut mettre en œuvre dans les plantations pour être plus résilient et mieux résister à la montée des maladies (provoquées par la chaleur). ».
Parmi les changements majeur, il y a bien sûr le sujet de l'eau. Le département du Cher est très exposé à cette problématique, la rude sécheresse de 2019 nous l'a bien rappelé : « Il y a des espèces emblématiques, comme l'écrevisse à pattes blanches qui a disparu de certains secteurs, parce que les ruisseaux étaient à sec, on ne la retrouvera jamais », déplore le directeur adjoint de la DDT du Cher. Il nous dévoile un futur peu réjouissant : « L'aggravation de certains phénomènes de grêle, d'inondation, de sécheresse des sols... Ça va avoir des impacts sur l'eau, mais bien-sûr aussi sur tous les habitants. Quand vous prenez un épisode de grêle, votre voiture, votre toit [subissent des dégâts], quand vous avez des graves saison de sécheresse on voit les murs qui craquellent. ».
Ces événements vont être de plus en plus graves et de plus en plus fréquents.
Nous allons devoir nous y faire, puisque « ces événements vont être de plus en plus graves et de plus en plus fréquents », assure Maxime Cuenot. L'étude qui est lancée dans le Cher doit justement permettre de dresser un bilan qui devrait servir aux collectivités mais aussi au grand public. Ce document sera informatif mais pas contraignant. C'est déjà un bon début pour le préfet du Cher, Jean-Christophe Bouvier : « Avoir ce document qui fait une synthèse de ces problématiques, qui essaie d'en mesurer l'effet concret sur le terrain, ça va avoir du sens. Tout le monde ne va pas s'en emparer, il y a toujours des climatosceptiques. Ceux qui voudront s'en emparer et disposer d'un outil de travail, ils l'auront. Ce sera un outil qui sera le produit d'un consensus. ».
Les résultats de l'étude seront connus dans un an environ. Reste à savoir si ce document sera simplement un signal d'alarme de plus, ou bien une vraie béquille pour mettre en place des mesures concrètes...
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