PPE, S&D, Renew, Verts/ALE, ECR, ID, la Gauche... Derrière ces acronymes difficilement compréhensibles se cachent les différents partis politiques du Parlement européen. Décryptage de leur histoire, de leur fonctionnement et de leurs spécificités avec Sylvain Kahn, professeur d’histoire et de géographie à Sciences Po et spécialiste des questions européennes.
Faisons une petite expérience. Rendez-vous sur la page du site du Parlement européen consacrée aux eurodéputés, et regardez les différentes familles politiques. PPE, S&D, Renew, Verts/ALE, ECR, ID, la Gauche... Vous disent-ils quelque chose ? Derrière ces acronymes se cachent les partis politiques des États de l'Union européenne.
Certains partis français disposent de leur propre groupe politique au Parlement. C'est le cas de Renaissance avec le groupe Renew, ou des écologistes (anciennement Europe Ecologie Les Verts) avec le groupe les Verts/ALE. D'autres s'intègrent dans des tendances politiques plus larges, comme le Rassemblement national avec le groupe Identité et démocratie (ID).
Ces fédérations de partis politiques nationaux se font "par affinités politiques et par grandes familles idéologiques", explique Sylvain Kahn, professeur d’histoire et de géographie à Sciences Po et spécialiste des questions européennes.
Le principal parti, historiquement, c'est le PPE, le Parti populaire européen, qui regroupe la grande famille politique des partis démocrates chrétiens et conservateurs. En France, il est incarné par le groupe LR (les Républicains). Le deuxième en nombre est le groupe de l'alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, avec actuellement la liste Place publique de Raphaël Glucksmann. Et le troisième, qui souvent négocie des compromis avec les deux autres, c'est Renew (groupe de la majorité présidentielle française Renaissance), qui regroupe ce qui s'est longtemps appelé l'Alliance des libéraux et démocrates pour l'Europe.
D'autres partis, qui n'ont pas d'implantation en France en tant que telle, existent au Parlement européen. C'est le cas des partis souverainistes, dont les principales force politiques se situent en Pologne et en Italie, explique Sylvain Kahn.
Chaque famille politique a ses spécificités : "ID est le groupe parlementaire le plus eurosceptique. Il y a ensuite les souverainistes. Et puis, à l'opposé, il y a des familles politiques pour qui l'Europe est la solution. Les deux groupes qui correspondent le mieux à cette caractéristique, c'est Renew et des Verts."
"Chaque groupe politique est implanté, au minimum, dans 7 pays différents", explique Sylvain Kahn. "Le nombre de groupes politiques est assez stable, il y en a parfois 6, parfois 8, mais d'ordinaire, il y en a 7. C'est un parlement qui est assez structurant et structuré", ajoute-t-il. "Si l'on prend la précédente législature, près de 300 listes avaient eu au moins 1 % des suffrages dans leurs pays. Et chacune s'est retrouvée dans l'un de ces groupes."
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