Jouet-sur-l'Aubois
Vous souhaitez rejoindre le continent depuis la Corse ? Vous opterez sans doute pour la traversée en bateau ou par les airs. Le Berrichon Rémi Camus a choisi de faire le trajet... à la nage. L'aventurier s'est lancé la semaine dernière dans un nouveau défi fou depuis Calvi, direction Monaco.
La descente du fleuve Mékong en hydrospeed (un flotteur), le tour de France à la nage, la traversée de l'Australie en courant : c'est le CV XXL de l'aventurier Rémi Camus qui ne fait vraiment rien comme les autres. Son nouveau projet ? Jouer les ferrys entre Calvi en Corse et Monaco... Mais à la nage ! Il s'est élancé le mercredi 7 juin depuis l'Île de Beauté pour rejoindre Le Rocher. Nous avons pu échanger avec lui la veille de son départ.
Cela fait près d'une semaine que Rémi Camus s'est jeté à l'eau avec la Principauté en ligne de mire. Il est actuellement en pleine Méditerranée. Cette nouvelle (folle !) aventure est un défi sportif évidemment, mais comme à chaque fois, Rémi Camus veut d'abord faire passer un message : « J'ai décidé de faire ce parcours suite à ce que j'ai vu sur le tour de France à la nage en 2018, avec la quantité de déchets qu'on retrouve en Méditerranée. Je voulais vraiment sensibiliser, marquer les esprits là-dessus et essayer d'embarquer un maximum de personnes. L'idée, c'est de leur faire prendre conscience qu'on a de la chance d'avoir des espaces naturels, aussi magnifiques, mais qu'ils sont fragiles... Il faut les protéger. »
180 kilomètres séparent Calvi et Monaco à vol d'oiseau, mais entre les vents, les courants et la dérive, le trajet devrait plutôt atteindre entre 230 et 250 kilomètres. Malgré sa solide expérience, Rémi Camus s'est jeté dans l'inconnu : « Je n'ai aucun point de repère dans l'espace ! C'est ça qui rend les choses difficiles. Je ne sais pas si j'ai parcouru 5, 10 ou 20 kilomètres. J'ai du bleu dans l'eau, du bleu dans le ciel, je ne capte pas de point d'horizon et je n'ai rien autour de moi. Mon seul repère, il est temporel. Je me fixe des horaires de nage, 8 h-12 h et 14 h-18 h. C'est uniquement quand je sortirai de l'eau où je pourrai me dire "Youpi j'ai fait 25 kilomètres !" ou alors "Mince, je n'ai fait que 5 kilomètres" parce que les courants étaient contre moi. »
Le voyage devrait durer une quinzaine de jours. Pour manger et dormir, Rémi Camus tracte derrière lui une plateforme de 180 kilos et de 3 mètres de long sur 1,80 m de large. C'est un peu son appartement sur la mer. Il l'a baptisé "Alba", du nom de sa fille : « C'est un mini-catamaran, avec une cellule de vie que je peux ouvrir sur le dessus afin de rentrer à l'intérieur. Je vais avoir un dessalinisateur pour transformer l'eau de mer en eau douce. J'ai du lyophilisé afin de me nourrir matin, midi et soir, et avoir suffisamment de calories. »
Pour sa sécurité, Rémi Camus est suivi par un voilier, auquel il amarre sa plateforme pour la nuit. Sportive, écologique... L'aventure a également une dimension scientifique : le CHU de Grenoble profite de cette expérience pour étudier le comportement du corps humain face au stress dans un environnement hostile. La traversée devait initialement se faire sans assistance, mais Rémi Camus connaît des difficultés à cause des forts vents depuis dimanche : « Nous avons décidé avec l'équipe qu’elle me repositionnerait à mon arrivée » explique le Berrichon sur les réseaux sociaux, car « sans leur aide, impossible de boucler [le voyage] en 15 jours » assure-t-il.
Au dernier pointage, Rémi Camus se situait à 112 kilomètres de son objectif. Vous pouvez suivre son avancée en direct ici.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !