C’est un périple de 4 jours que Vitaliy Mykytiouk a entreprit du 4 au 8 mars dernier. De la commune de l’Hermenault en Vendée jusqu’à la frontière Ukrainienne, le garagiste franco-Ukrainien a apporté du matériel pour aider les réfugiés qui attendent d’entrer en Pologne et les combattants restés dans le pays.
Au début, il n’avait prévu que de ramener quelques casques, gilets pare-balle et autre matériel militaire collectés auprès d’amis gendarmes. Au final, c’est beaucoup plus que l’ancien militaire a amené le weekend dernier jusqu’à la frontière polonaise. Suite à un appel dans le journal Ouest-France au premier mars, c’est toute la population de l’Hermenault qui s’est mobilisé pour récolter des dons en tout genre. « Enormément de gens sont venus. Il y avait plein de choses, se souvient avec surprise Vitaliy Mykytiouk. J’ai été obligé de prendre une semi-remorque. » Au point que la mairie a eu du mal à gérer l’afflux de vêtements, médicaments et nourriture.
« Il y avait des queues immenses »
Entre la Vendée et l’Ukraine, c’est un voyage de 21 heures qu’a entreprit Vitaliy Mykytiouk. Vers un pays qu’il ne reconnait plus. « J’ai été cet été à Kyiv. C’était une ville magnifique. Quand j’ai vu les images, je me suis dit que ce n’était pas possible. Que ce n’était pas l’Ukraine. » Il s’était préparé à ce qui l’attendais à la frontière mais constater de ses yeux l’exode de ses compatriotes. « J’ai vu des femmes, des enfants, avec leurs affaires. Qui attendent des heures dans le froid. J’ai imaginé ma femme avec les enfants comme ça. Ça me faisait mal, » avoue-t-il d’une petite voix. Selon les comptes du Haut-commissariat aux réfugiés, 2 millions d’Ukrainiens ont passé la frontière pour fuir la guerre. Mais en Pologne, le garagiste a aussi vu beaucoup d’aide.
« Ce qui manque, c’est plutôt le matériel sensible »
Vitaliy Mykytiouk était loin d’être le seul à avoir fait le voyage. « Il y avait énormément de personnes qui venaient de tous les pays, décrit-il. Des particuliers comme moi qui ramassent plein de choses. » A la frontière, ce n’est pas les vêtements chauds qui manquent. La solidarité européenne, et surtout celle de la diaspora ukrainienne, s’est rapidement mise en action. Pourtant, certains objets manquent encore. Le matériel militaire, « sensible » comme le décrit le garagiste. Mais aussi certaines denrées auxquelles on ne pense pas : la nourriture pour animaux. « Dans les villes, il y a beaucoup d’animaux domestiques, explique Vitaliy Mykytiouk. J’ai des amis qui m’ont dit que les croquettes sont introuvables maintenant. »
Si Vitaliy Mykytiouk ne fera pas d’autres aller-retour, il encourage son entourage à continuer leur solidarité. « Avec des organisations spécialisées. Les dons sont plus réglementés maintenant, les particuliers ne peuvent plus trop apporter comme ça. » L’association Vendée Ukraine, associée à Vendée Grand Littoral, fait partie de celles-ci.
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