Le 6 juin 1944, les vers de Paul Verlaine donnent le feu vert à la Résistance française pour déclencher les sabotages à l’arrière des lignes allemandes. Plus d’un milliers d’opérations de ce type auront lieu dans la nuit pour couper les communications ennemies. Il y a donc 75 ans à l’heure où nous parlons, l’opération Overlord a commencé depuis minuit avec les parachutages des premiers éclaireurs alliés dont plusieurs Français.
11.000 avions, 7.000 navires, 150.000 hommes à bords. 20.000 véhicules. A 6h30 les premières troupes américaines sont engagées sur les plages d’Utah et d’Omaha. Le débarquement débutera une heure plus tard sur Gold, Juno et Sword. Sur ce secteur dévolu aux Anglais, 177 Français, fusiliers marins commandos des forces française libres, font partie de la première vague d’assaut. Une partie de ces hommes a rejoint De Gaulle à Londres dès 1940. Intégrés au Royal Marine britannique, ces bérets verts sont sous les ordres du commandant Philippe Kieffer. Léon Gauthier est l’un des trois derniers survivants de ce que l’on appellera plus tard le commando Kieffer. Il se souvient notamment de la politesse que leur a fait les Anglais. C’est un document RCF Calvados Manche.
Léon Gauthier, presque centenaire, vit toujours à Ouistreham. La ville qu’il a contribué a libérer. Et le commando Kieffer va être une nouvelle fois honoré. A l’occasion d’une cérémonie à Colleville Montgomery, à 16h30, le chef de l'Etat doit prononcer un discours et saluer le sacrifice de ces hommes. En écho également à la mort de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello du commando Hubert, tués le 10 avril dernier au Burkina Faso. Le lieutenant Hubert, dont le commando actuel porte le nom, avait été parmi les premiers tués français du 6 juin à Ouistreham. Stéphane Simonet, historien, auteur de "Nous les hommes du commando Kieffer", rappelle cet héritage.
Français, américains, britanniques, les hommes du Dday étaient également canadiens. Mercredi 5 juin dernier, une cérémonie commémorative avait lieu au cimetière canadien de Bény-sur-Mer. Juste à côté de Sword, la plage de Juno avait été confiée aux troupes canadiennes. Leur mission initiale était de prendre l’aéroport de Caen-Carpiquet et de faire la jonction avec les Britanniques. Ils seront près de 14.000 a débarquer le 6 juin. Christian Collet, président de Westlake Brothers Souvenir, l’une des plus importante association de vétérans, rappelle leur engagement.
Pas moins de 381 soldats et aviateurs canadiens seront tués le Jour J, selon les données comptabilisées par l’association Centre Juno Beach. Au total 90.000 soldats canadiens francophones et anglophones ont participé à la bataille de Normandie.
Nonagénaires voire centenaires pour certains. Les vétérans du débarquement sont chaque année de moins en moins nombreux. Pour ce 75ème anniversaire, environ 480 seront présents aux commémorations. Ils étaient 1.800 il y a cinq ans. Ce sera peut être l’une des dernières grande commémoration avec des témoins directs. Se pose désormais, la question de la transmission de cette mémoire auprès des jeunes, comme le souligne Christian Collet au micro d’Aubert Guinamart.
Car les vétérans ont bien entendu un message à faire passer. A l'image de ces quelques mots de Léon Gauthier.
Ni haine ni oubli. Plus de 130.000 soldats alliés débarqueront ce 6 juin. A la fin de la journée près de 16.500 militaires alliés et allemands seront tués. Dont un millier d'Américains pour la seule plage d’Omaha, rebaptisée Omaha la sanglante.
Des chiffres auxquels il faut rajouter les pertes civiles. Les historiens estiment qu’entre 35 et 20.000 civils français ont péri sur l’ensemble de la bataille de Normandie.
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