La rumeur bruissait depuis quelques jours à Segré et ses communes alentours. La municipalité souhaiterait mettre à bas l’église de la Ferrière-de-Flée, un des 17 clochers que détient la commune nouvelle de Segré-en-Anjou-Bleu. Des rumeurs tout d’abord… Jusqu’à ce que RCF Anjou reçoive par mail le communiqué émanant du délégué départemental de la Fédération Patrimoine Environnement. Une fédération rassemblant au niveau national près de 500 associations de protection du patrimoine et qui dénonce la volonté de la mairie de déconstruire cette église datant du 19ème siècle, fermée depuis huit ans pour cause de mauvais état. Mais ce n’est pas tout ! L’association dévoile aussi une menace de démolition qui planerait sur quatre autres églises de Segré. Invité sur notre antenne, le curé de la paroisse, le père Emmanuel d’Andigné n’a pu que confirmer le projet de déconstruction de l’église de la Ferrière-de-Flée.
Une émission diffusée mercredi 5 mars dernier, et qui a enflammé la toile et provoqué un vif émoi après que le très médiatique monsieur patrimoine d’Emmanuel Macron, l’animateur de télévision et de radio Stéphane Bern, partage notre émission à ses plus de 400.000 followers sur Twitter, en déclarant: "on continue le combat contre les destructeurs de notre patrimoine". Ce qui a déchainé une tempête médiatique, mettant sous pression la maire de Segré-en-Anjou-Bleu, Geneviève Coquereau qui répondit enfin à l’invitation de RCF Anjou une semaine après, soit le mercredi 12 mars.
En revanche, concernant les quatre autres églises, son adjoint en charge des bâtiments cultuels, Joseph Galon, nie toute volonté de détruire les autres églises citées par la Fédération Patrimoine Environnement. Pour restaurer toutes les églises de la commune, la maire avance la somme de 30 millions d’euros. Dans le même temps, ses opposants politiques ne se sont pas gênés pour la mettre face à ses propres contradictions. En effet, son programme de campagne stipulait que toutes les églises seront conservées, remises en état ou totalement rénovées.
Si la déconstruction a provoqué une émotion bien compréhensible, force est de reconnaitre que la méthodologie n’était pas bonne. Le curé de la paroisse n’avait pas été convié à la toute première réunion entre la mairie et la commission diocésaine des églises. Le Père Emmanuel d’Andigné déclare n’avoir eu vent du projet de déconstruction que quelques jours après cette réunion, à laquelle il aurait dû pourtant être convié en tant qu’affectataire.
Une très mauvaise communication interne qui a pu laisser croire que la mairie et le diocèse souhaitaient régler cette affaire en catimini et qui s’est nettement envenimée lorsque l’évêque du diocèse d’Angers, Mgr Emmanuel Delmas a confirmé ensuite par voie de communiqué qu’il autorisait le transfert du culte dans un autre lieu à proximité, laissant penser à certains, que du côté du diocèse, la démolition était bel et bien actée. Maladresse de langage plaide Mgr Delmas, qui a souhaité intervenir sur RCF pour préciser sa pensée.
Ce dernier appelle à reprendre le dialogue mais précise que s’il n’existe pas de solutions satisfaisantes pour la survie de cette église, il autorise le transfert du culte ailleurs afin que les fidèles de la paroisse puissent continuer d’avoir un lieu de prière. Une situation épineuse qui, si elle arrivait à son terme, conforterait le Maine-et-Loire comme premier département de France en destruction d’églises...
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