Charente-Maritime
Les élections des Chambres d'agriculture commencent ce mercredi 15 janvier. Les agriculteurs peuvent voter pour leur syndicat en votant jusqu’au 31 janvier minuit. Les résultats peuvent déterminer la politique agricole appliquée dans chaque département. Nous vous proposons donc plusieurs épisodes pour présenter le positionnement et le programme des syndicats. Zoom sur les propositions pour favoriser le bien-être des agriculteurs.
La colère agricole est forte, depuis un an, les manifestations se multiplient partout en France. Les raisons de ce ras-le-bol sont l’Europe, les normes environnementales et aussi le bien-être agricole. Notamment le sujet des rémunérations dans une profession très inégalitaire. Pour défendre ces intérêts, il y a principalement cinq syndicats agricoles. Celui qui possède le plus de Chambres d’agriculture en France et dans la région Nouvelle-Aquitaine est la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Elle est alliée aux JA (Jeunes Agriculteurs).
Sur cette question économique, la FNSEA et les JA font le lien avec les difficultés pour les jeunes agriculteurs de s’installer, mais aussi de reprendre l’exploitation. Pour cela, les deux syndicats souhaitent que les fermes fassent des résultats positifs et aient un revenu décent jusqu’à la fin et notamment le départ à la retraite. Il faut gagner en attractivité pour les jeunes, explique Cédric Tranquard, président de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, « si une exploitation fait à peine du revenu à la fin de sa vie, pour pouvoir la transmettre à un jeune, c'est impossible. Ça ne suffira pas pour couvrir les prêts de réinvestissement. Donc, là-dessus, on se bat pour le revenu agricole, pour qu'il y ait de la compétitivité en France et pour qu'on améliore notre capacité à produire. »
De son côté, la Coordination Rurale, plus à droite politiquement, défend un encadrement des rémunérations par l’Europe. Cela se mettrait en place à travers des prix plancher et des prix plafond de vente de leurs produits. Un moyen d’assurer un revenu décent. Pour Vincent Collineau, le président de la Coordination Rurale en Gironde, cette mesure est inspirée de la PAC (Politique Agricole Commune), « juste avant les années 90, c'était un peu ça. On vous donne tant à produire, par contre, vous savez que votre prix est compris entre tel prix plancher et tel prix plafond. Quand le prix se situe entre les deux, on sait que si on travaille bien, économiquement, on s'en sort, il n'y aura pas de soucis. »
La Confédération Paysanne se situe, elle, à gauche politiquement. Pour le syndicat, il faut agir sur le prix de vente des produits. L’objectif est d’éviter que les agriculteurs se trouvent contraints de vendre leur production à la grande distribution à un prix inférieur au coût de production. Autrement dit, empêcher de vendre à perte. Pour cela, le syndicat souhaite que le prix de vente s’aligne avec le coût de production, qui comprend le revenu de l’exploitant, sa protection sociale et toutes les autres dépenses. Julien Roujolle est maraîcher et tête de liste de la Confédération Paysanne en Haute-Vienne, il prend un exemple concret, « la grande distribution va dire, « on va baisser le prix du lait au maximum pour que les gens puissent au maximum consommer chez nous, on va avoir un prix du lait extrêmement bas. » Et au final, on se retrouve avec du lait qui est acheté en dessous des coûts de production. »
Enfin, le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux), le syndicat le plus petit. Il présente une liste dans quelques départements de Nouvelle-Aquitaine (la Charente, la Charente-Maritime, la Corrèze, la Creuse, le Lot-et-Garonne et les Landes). Le syndicat est historiquement rallié au parti communiste. Sur la question de la rémunération, il prône l'instauration d'un revenu minimum pour les agriculteurs et la relocalisation de certaines filières.
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