Pour ces élections législatives, RCF Alsace se concentre sur les candidats de la quatrième circonscription du Bas-Rhin autour du Kochersberg. Un territoire à la fois rural et citadin, d'Ostwald à Quatzenheim en passant par Kolbsheim. Nous donnons la parole à Mehdi Benhlal, candidat du parti Lutte Ouvrière.
RCF Alsace : Quel est l'enjeu ou le défi majeur de cette quatrième circonscription du Bas-Rhin ?
Mehdi Benhlal : Au risque de vous décevoir, nous n'avons pas de programme spécifique local à Lutte Ouvrière. Notre programme, ce sont des objectifs de luttes que nous proposons aux travailleurs et sur lesquels nous leur proposons de se prononcer lors de ces élections législatives.
RCF Alsace : L' une de vos revendications centrales consiste à donner la pouvoir aux travailleurs. En quoi est-ce une réalité ou en quoi cela doit le devenir dans votre circonscription et plus largement au territoire national ?
Mehdi Benhlal : Aujourd'hui, évidemment, ce n'est pas une réalité puisque les travailleurs n'ont pas de pouvoir dans cette société. C'est la classe capitaliste qui décide de tout, qui préside à tout. Les gouvernements successifs appliquent ce qu'on appelle "la feuille de route du Medef", du grand patronat et plus largement de la bourgeoisie. Cela est valable non seulement pour la quatrième circonscription du Bas-Rhin, mais toute la France, l'Europe et même le monde entier. Dans ces élections, Macron, après avoir dissout l'Assemblée, fait mine de nous donner la parole pour que les travailleurs prennent la parole en leur propre nom. Nous proposons de saisir cette occasion de mettre en avant nos objectifs : pour commencer, l'indexation des salaires sur la hausse des prix, l'indexation des pensions de retraites et des allocations chômage. C'est la seule manière efficace de protéger le pouvoir d'achat. Nous voulons mettre en avant le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises parce que, évidemment, les grands patrons vont pousser les hauts cris en disant qu'ils n'ont pas les moyens, que ce n'est pas possible. Nous souhaitons que les travailleurs puissent mettre leur nez dans le compte des entreprises pour vérifier la véracité de ces affirmations et se rendre compte que non seulement c'est faux, mais qu'en plus les grandes entreprises ont largement les moyens et d'augmenter les salaires et d'embaucher à des conditions décentes.
RCF Alsace : Le monde de la politique envers la société, mais aussi la société est divisée en elle-même. Que faire pour retisser le lien social, voire même la fraternité, ici dans le Bas-Rhin, mais aussi dans le pays, quand on est candidat aux législatives ?
Mehdi Benhlal : Pour rétablir le lien social entre les gens, il faut changer la société. Il faut que les travailleurs, justement en s'emparant des revendications que nous mettons en avant, puissent renforcer leur camp et se rendre compte que ce qu'ils pensent et disent, à savoir qu'il faudrait augmenter les salaires, ils ne sont pas tout seuls à le penser. Nous pensons que ce qui est nécessaire, ce qui manque aujourd'hui cruellement à la classe ouvrière, c'est un parti, un parti à eux, un parti aux travailleurs qui mette en avant exclusivement les intérêts politiques des travailleurs qui, sur toutes les questions, quelles soient locales, nationales ou même internationales, mettent en avant prioritairement les besoins des travailleurs. Et qu'à chaque occasion, les travailleurs se posent la question : est-ce bon ou pas pour les travailleurs? Le Rassemblement national met en avant la préférence nationale. Je pense que les travailleurs doivent mettre en avant la préférence ouvrière. C'est cela qui pourra retisser le lien entre les gens, et entre les travailleurs en particulier, parce que ce sont eux qui font tout fonctionner dans la société. Tout repose sur leurs épaules. Ils font tourner le monde. A Lutte Ouvrière, nous pensons que les travailleurs devraient diriger le monde. Même si nous faisons erreur, cela ne pourra pas être pire que ce que fait aujourd'hui la classe capitaliste qui est prête à mettre le monde à feu et à sang pour maintenir ses profits, ses privilèges. Qui est responsable de la crise climatique ? Ce sont les activités humaines. Or, les activités humaines sont dirigées par cette minorité de richissimes capitalistes.
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