Le congrès HLM se tient ces jours-ci à Nantes dans un contexte de crise du logement. Sur le pays de Brest, 7 000 demandes de logement social sont aujourd'hui non satisfaites !
Le 83ème Congrès HLM se tient du 3 octobre jusqu'au 5 octobre à Nantes. L'ensemble des acteurs du logement social s'y retrouvent, dans un contexte de crise. Selon la fondation Abbé Pierre, au niveau national, quatre millions de Français sont concernés par le mal-logement ! Et la Bretagne n’est pas épargnée, à l’image du pays de Brest : Brest Métropole Habitat (BMH), qui y gère 19 000 logements, recense aujourd'hui 7 000 demandes de logement non satisfaites !
« Il y a plusieurs causes [à ces demandes non satisfaites], mais l’une d’entre-elles vient de décisions politiques prises au plus haut niveau », constate le maire socialiste de Brest, François Cuillandre. « En 2019, il y a eu la baisse des APL, l’aide personnalisée au logement, en contrepartie la baisse de ce qu'on appelle la RLS (réduction de loyer de solidarité) qui fragilise… Le coût pour BMH depuis 2018 : 18 millions d'euros ! 18 millions d'euros de perte de recettes en cumulé, entre 2 et 3 millions par an. Cela veut dire 18 millions en moins dans notre autofinancement, en moins dans les travaux y compris d'amélioration, avec le thermique, ou autre ! »
Le constat est pourtant clair pour le maire de Brest : il faut produire des logements, « dans toutes les catégories, du logement social rénové, bien entendu, mais aussi du logement intermédiaire et du logement étudiant. Et puis il faut construire avec tous des difficultés de la chose… Parce qu’on aime bien construire mais pas devant chez soi ! » Pour François Cuillandre, la métropole doit construire 1 300 logements tous les ans pour répondre aux besoins. Un effort qui est fait à 80 % par des opérations de renouvellement urbain. A Brest, les plus gros chantiers concernent les quartiers de Recouvrance et Bellevue.
S’ajoute à ces difficultés la fin du dispositif Pinel, qui prévoit une réduction d’impôt pour la construction d’un bien mis en location, sous conditions. Ou encore l'interdiction de la mise en location des passoires thermiques à partir de 2025. « Où ces gens vont aller loger ? », interroge le maire de Brest. Enfin il y a le contexte actuel du marché, avec la hausse des prix de l'immobilier, la hausse des coûts de construction, la hausse des taux d'intérêt, ou encore « le livret A qui va être bloqué à 3 %, et cela a des conséquences sur le logement social parce que nous empruntons auprès de la Caisse des dépôts ! »
Trois questions posées par la rédaction à un acteur local : associations, culture, politiques, tout le monde y passe !
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