Un collectif de maires de France lance un appel pour exiger un tarif réglementé de l’énergie pour toutes les collectivités quelles que soient leur taille ou leur budget.
Ils plaident également pour la mise en œuvre de la renationalisation d’EDF et la sortie du marché européen de l'énergie comme l'ont fait l'Espagne et le Portugal.
A Barberaz, le maire, Arthur Boix-Neveu a fait le choix de signer l'appel pour des tarifs réglementés, en un an, les factures de sa commune ont explosé. Celle du gaz a doublé et il craint qu'il en soit de même, l'an prochain pour celle de l'électricité. Le contrat actuel arrivera a échéance dans quelques mois : "le tarif sera aussi élevé l'année prochaine et les années suivantes (...) on a des contrats sur le long terme quand on négocie avec des prix multipliés par deux ou par trois, c'est pour plusieurs années".
Il piochera dans les caisses en 2023, mais craint de devoir faire des choix l'an prochain. Pour faire des économies, les services de crèche, de cantine ou de la bibliothèque seront peut-être revus à la baisse ou verront leurs prix gonfler. Une aberration pour l'élu qui refuse de faire payer aux habitants les décisions économiques du gouvernement.
Si ces élus sont inquiets c'est que leurs communes ne sont pas protégées par le bouclier tarifaire de 15% sur l'énergie. Trop grosses, avec un budget de fonctionnement trop important, elles ne répondent pas aux critères décidés par le gouvernement.
"Le fonctionnement du gouvernement, c'est de dire que les grandes communes sont pleines aux as" souffle le maire de Barberaz "mais il faut bien se rendre compte que nous, collectivités qui n'avons pas droit au bouclier tarifaire, on ne pourra pas gérer notre budget".
Il rappelle que plus de 60% du budget de fonctionnement de sa commune est alloué à la masse salariale, des dépenses non-négociables et même revues à la hausse chaque année en raison, notamment, de l'ancienneté des employés.
Les élus appellent à aller plus loin, à sortir du marché européen de l'énergie et a re-nationaliser Electricité de France (EDF). "Aujourd'hui EDF vend de l'électricité à bas prix mais doit en racheter à des tarifs 7, 8 ou 9 fois supérieur quand il en manque" avance Arthur Boix-Neveu.
Le collectif demande donc au gouvernement de suivre l'exemple de l'Espagne ou du Portugal. Les deux pays sud-européens ont obtenu, en juin 2022, une autorisation de sortie du marché d'un an appelée "le mécanisme ibérique" et qui leur permet de vendre, pour un temps, de l'électricité moins chère à leurs habitants. Madrid demande actuellement un prolongement de cet accord jusqu'en 2024, Paris refuse d'appliquer, en France, la même stratégie.
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