Entre industrie et ruralité : les enjeux de la présidentielle en Auvergne-Rhône-Alpes

Présidentielle : la voix des régions

"Présidentielle : la voix des régions", c'est une série d'émissions spéciales à l'occasion de l'élection présidentielle pour donner la parole aux Français. Du 31 janvier au 8 avril, durant six semaines spéciales, des journalistes du réseau RCF vont sillonner six grandes régions françaises à la rencontre des citoyens, pour entendre leur voix sur des sujets essentiels de la campagne.

Du 7 au 11 mars, la région Auvergne-Rhône-Alpes est à l'honneur. Chaque jour dans la Matinale RCF, découvrez un reportage de 7 minutes (à 7h12). Rendez-vous le vendredi 11mars pour une matinée spéciale (de 6h30 à 11h) en direct de Vaulx-en-Velin, près de Lyon.

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Un territoire d'industries

En étant la deuxième région économique de France, Auvergne-Rhône-Alpes se place comme un territoire moteur de l'économie française. C’est encore plus le cas lorsqu’il s’agit d’industrie, secteur pour lequel la région brigue même la première place en France. Mais cette industrie ne date pas d’hier. Dans la Loire par exemple, lorsque l’on remonte un siècle en arrière, les mines fonctionnaient à plein régime, et les usines d’armement étaient très sollicitées. Mais hélas, comme partout en France, la désindustrialisation est passée par là, laissant de nombreux sites en friche.

Pour aller de l’avant, les collectivités locales reconvertissent ces sites à l’abandon pour en faire des lieux nouveaux de vie économiques et culturels pour les habitants. C’est le cas du site Novaciéries à Saint-Chamond, à côté de Saint-Étienne. Ici, on y fabriquait les premiers chars français lors de la Première Guerre mondiale.

A la fermeture du site industriel grand de 45 hectares, Novaciéries est devenu un vaste lieu à l’abandon en plein cœur de la ville. Pour y remédier, la municipalité a lancé un grand plan de reconversion. Aujourd’hui, Novaciéries accueille un cinéma, de nouvelles entreprises, des chemins de promenade et même un skate park construit sur les fondations d’un ancien bâtiment. Comme le rappelle le maire de Saint-Chamond, Hervé Reynaud, le but est de “réhabiliter en gardant des traces du passé tout en se tournant vers l’avenir”.

Auvergne-Rhône-Alpes, un carrefour de l’Europe

Toujours sur le plan des infrastructures, un autre enjeu important est celui des transports. Sur la route des Alpes en hiver et des plages en été, la région supporte un trafic particulièrement dense qui pose des questions très diverses en fonction des départements. Sur le territoire de l’ex région Rhône Alpes, la densité des réseaux autoroutiers, ferroviaires et aériens pose aujourd’hui la question de la pollution. 

En revanche, du côté des quatre départements de l’ex-Auvergne, le constat est très différent. Par exemple, sans aucun TGV et un train qui met au mieux 3h pour relier Paris, Clermont Ferrand est l’une des grandes villes les plus mal connectées de France. Il y a dix ans, les élus espéraient encore voir une ligne à grande vitesse se construire mais aujourd’hui l’objectif est moins ambitieux. Le but est de travailler davantage sur la fiabilité des trains afin de gagner en régularité sur les trajets.

Des campagnes à ne pas négliger

Au-delà des quatre métropoles de la région, la majorité du territoire est rural. Il est donc nécessaire de trouver le bon équilibre pour donner un accès égal au service public à tous les territoires. L’enjeu de l’accès à l’éducation est donc important pour que les milieux ruraux ne soient pas défavorisés par rapport aux grandes villes. Pour le garantir, le département de la Loire axe sa politique sur le terme d’équité territoriale. Un moyen de garantir la qualité des infrastructures aussi bien à Saint-Étienne que dans les plus petites communes.

Un terroir à protéger

Nul besoin de beaucoup chercher pour découvrir la grande variété de produits régionaux. Ils sont encore une fois au cœur des préoccupations pour les départements d’Auvergne Rhône Alpes. Et pour cause, une bonne partie du territoire est située en zone de montagne, soit 67% des terres agricoles de la région. 

Cette situation n’est pas sans conséquence pour l’avenir de l’agriculture, et les élus locaux attendent beaucoup de l'État pour défendre les filières. C’est par exemple le cas avec la production de lait qui représente 65 000 emplois dans la région. Selon Jean Pierre Vigier, élu en Haute-Loire, il est nécessaire d’agir pour protéger ce secteur fragile.

De la petite production fermière dans les montagnes de la Haute-Loire, jusqu’à l’usine de textile à Saint-Étienne, la diversité de la région Auvergne-Rhône-Alpes est grande. Autant d’enjeux qui pourront être au cœur des élections présidentielles.