Faut-il autoriser l'aide active à mourir en France ? La fin de vie est un sujet complexe et très clivant. Ce jeudi 1er juin, le docteur Essayan donnera une conférence. Ce médecin, spécialisé dans les soins palliatifs, s'inquiète de la future loi qui pourrait voir le jour dans les prochains mois.
Euthanasie, suicide assisté, soins palliatifs : le débat sur la fin de vie est au cœur de l'actualité en ce moment. La convention citoyenne a rendu son avis début avril, et s'est prononcée en faveur de l'aide active à mourir, tout comme le Conseil économique, social et environnemental ; un projet de loi est en préparation. Pour y voir plus clair sur ces sujets difficiles, le docteur Alain Essayan donnera une conférence le 1er juin prochain à Bourges, organisée par la Pastorale de la santé.
Le docteur Alain Essayan est un spécialiste des soins palliatifs, qu'il pratique depuis 40 ans à l'hôpital de Vierzon. Quel est son rôle auprès des malades ? « La première approche, c'est l'écoute. N'importe qui peut prendre une chaise, s'asseoir au bord du lit du malade et l'écouter parler. Ensuite, il y a un travail d'analyse médicale. Il faut recenser les besoins physiques du patient, un par un ». Chez ces malades, les vecteurs de souffrance peuvent être nombreux : « On compte à peu près chez un malade atteint d'un cancer avancé, 3 ou 4 sources de douleur et 5 ou 6 symptômes qui lui empoisonnent la vie au quotidien, coliques, nausées, insomnies, fatigue, déshydratation, etc. Notre travail consiste à soulager d'abord le physique. »
La fin de vie reste un sujet très clivant en France ,et le débat revient régulièrement dans l'actualité. D'ici la fin de l'été, un projet de loi pourrait voir le jour et autoriser l'aide active à mourir. Quel regard porte le spécialiste sur ce sujet difficile ? « Un regard un peu inquiet, je dois le reconnaître. Je défie le législateur de dire quels sont les critères à définir qui nous permettraient de donner la mort ou pas ? ». Alain Essayan nuance néanmoins son propos : « Il y a des situations extrêmes où l'on se retrouve dans une impasse technique et morale ! Il y a des médecins qui sont amenés, parfois contre leur gré et avec une extrême détresse, à commettre des gestes qui sont interdits par la loi. Eh bien, ils commettent ces gestes et les assument. »
Que la loi autorise l'aide active à mourir ou non, la Convention citoyenne sur la fin de vie et le docteur Alain Essayan sont d'accord sur un point, il faut renforcer et améliorer les soins palliatifs dans le pays : « On est sous-équipés en France ! Dans la région Centre également, on est moyennement équipés. La santé dans le pays est dans un tel état que pour beaucoup de directeurs d'établissements, les soins palliatifs ne sont pas une priorité dans la gestion quotidienne ». Conséquence, des malades très atteints, et qui souffrent beaucoup, n'ont pas accès aux soins palliatifs qui pourraient les soulager.
Pour y voir plus clair sur ces questions, rendez-vous ce jeudi 1er juin à 20 h à l'amphithéâtre de Sainte-Marie à Bourges pour la conférence du docteur Alain Essayan. L'entrée est gratuite.
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