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Education : le programme d'EVARS remanié par Elisabeth Borne

RCF, le 29 janvier 2025 - Modifié le 30 janvier 2025

La nouvelle version du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité a été présentée au Conseil supérieur de l’éducation ce mercredi. Le texte a été remanié après de vives critiques de la droite conservatrice et de certaines associations familiales.


 

Une classe d'un collège de Die dans la Drôme. ©Antoine Boureau / Hans LucasUne classe d'un collège de Die dans la Drôme. ©Antoine Boureau / Hans Lucas

Une nouvelle version du programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) a été présentée aujourd’hui au Conseil supérieur de l’éducation. Ce texte viendra alimenter les trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle. Elle est théoriquement obligatoire dès l’école primaire depuis 2001 en France, mais en réalité peu enseignée notamment faute de programme.

Une éducation progressive sur le long terme

 À l’école maternelle et élémentaire, "l’éducation à la vie affective et relationnelle" sera abordée, sans évoquer la sexualité. En maternelle, la considération du corps, des sentiments et des émotions, le respect de l’intimité et l’égalité entre les filles et les garçons seront enseignés. En primaire, les élèves auront davantage de connaissances scientifiques, plus précises sur leur corps et leurs émotions, et ils découvriront différents types de familles (hétéroparentale, homoparentale, ou monoparentale).

À partir du collège, le programme ajoute la sexualité aux questions affectives et relationnelles. La notion controversée du genre différencié du sexe biologique est évoquée à partir de la cinquième. Au lycée, le programme "invite à la fois au développement de connaissances plus précises ainsi qu’à l’approfondissement de la capacité de questionnement des élèves" face notamment aux discriminations. 

Cotés parents, des avancées et des réserves 

Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques souligne les points positifs du programme en matière de lutte contre la pornographie, la place de l'intimité ou la lutte contre le harcèlement en ligne. Elle reconnaît “qu’on a arrondi les angles” par rapport à la première version du programme. Mais elle émet encore de nombreuses réserves. Le nouveau texte précise que l'EVARS doit se faire “sans se substituer au rôle des parents et des familles des élèves.”  “Mais la primauté éducative des parents n'est pas reconnue, ils sont considérés comme des adultes de confiance au milieu des autres adultes qui entourent l'enfant" déplore Pascale Morinière. Egalement médecin, la présidente des AFC juge aussi "insuffisante la place accordée à la question des infections sexuellement transmissibles".

Selon la fédération de parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), le programme est arrivé à "un certain point de consensus".  
Laurent Zameckowsi, porte-parole de la PEEP observe que : “les échanges ont permis de mieux formuler les choses, de manière à ce qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.” Il estime que le programme est “cohérent par rapport au parcours des élèves. C’est important qu’ils puissent avoir une certaine conscience d'eux-mêmes et au rapport aux autres, ce qui est nécessaire pour le vivre ensemble”

Qu’en est-il des enseignants ?

Le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUIPP) regrette "un recul sous pression" et l’abandon de certaines notions comme celle de l’explication des différentes formes de familles dès la maternelle. Toutefois, Guislaine David, secrétaire générale du SNUIPP, salue l’utilité du programme en particulier ce qui concerne les violences sexuelles. Selon elle, faire de la prévention à l’école “permet le repérage d'enfants victimes de violences sexuelles dans la cellule familiale".

Le SNUIPP demande toutefois un programme de formation des enseignants pour mener à bien ces séances. Guislaine David assure “qu’il sera difficile pour les enseignants de mettre en œuvre les séances si on n'a pas de formation suffisante”. Le SNUIPP rappelle qu’il est important de "pérenniser" un tel programme dans le temps. Laurent Zameckowski (PEEP) invite à “une évaluation et à des réajustements” en fonction de l’expérience terrain sur ce programme actuellement en discussion. 
 

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