Hawaï
Ce sont 10 000 hectares de végétations et de forêts qui ont pris feu cette année en France. Une nouvelle qui sonne presque comme un soulagement pour l’ONF, face aux 72 000 hectares l’année dernière. Pourtant, la santé des forêts françaises ne s’améliore pas, malgré la prise de conscience de la population et les différentes mesures mises en place. Le challenge de ces prochaines années est d’adapter les forêts au réchauffement climatique.
En France, en Grèce, en Algérie, au Canada… Les incendies sont de plus en plus nombreux à ravager les forêts du monde entier. Le réchauffement climatique influe grandement sur leur santé. En France, après un épisode catastrophique en 2022, d’importants moyens ont été pris, et ont porté leur fruit de manière temporaire. 10 000 hectares de végétation et de forêts brûlés cette année contre 72 000 hectares l’année dernière. La météo s’est prêtée au jeu les épisodes pluvieux du printemps et de l’été, permettant ainsi de limiter les dégâts.
90 % des incendies sont d'origine humaine. Un chiffre fort que l'État français prend au sérieux. Cette année les mesures mises en place se sont multipliées afin de limiter au maximum les incidents. Régine Touffait, ingénieure forestière à la direction des risques naturels de la forêt à l’Office National des Forêts rappelle les conditions de départ de feu : « c’est très rapide, il suffit d’une végétation basse et très sèche, avec un taux d’humidité faible, du vent, et une étincelle ».
Les moyens déployés sont humains, mais aussi matériels. « Des patrouilles de surveillance, d'information, d’alerte et de première intervention ont été mises à disposition. Des collègues de l’ONF interviennent dès les feux naissants avec des pickups équipés de citerne d’eau », précise l’ingénieure forestière. Contre l’embrasement des végétations basses, des obligations légales de débroussaillement ont vu le jour.
Les forêts sont au cœur des préoccupations depuis les épisodes d’incendies de l’an passé. Régine Touffait explique leur rôle pour la biodiversité et l’humanité : « elles servent de climatiseur, et sont un outil incontournable pour décarboner notre environnement ». La forêt, et par conséquent le bois, capte le CO2, « quand on utilise le bois dans nos habitations, c’est moins de CO2 dans l’air, contrairement au bitume » complète l’ingénieure forestière.
Pour l’avenir des forêts, l’État a pris des initiatives supplémentaires à celles de la prévention des feux. En 2022, Emmanuel Macron a annoncé qu’un milliard d’arbres seront plantés durant les 10 ans prochaines années, soit environ 100 millions par an. Une promesse bien loin des réalités actuelles, seulement 60 millions sont plantés par année.
Un défi important pour la filière forêt et bois qui doit se réorganiser. La plantation de nouveaux arbres nécessite d’obtenir des graines, en amont. Selon Régine Touffait, « deux solutions s’offrent à nous : les parcelles forestières et les vergers. En 2022, lors des assises de la forêt, la décision de créer deux à trois vergers à graine par an a été prise ». Malgré le processus long de 10 à 15 ans pour arriver à une bonne productivité, de nouvelles essences comme le tilleul, l’érable, ou encore le cèdre seront sélectionnées pour atteindre l’objectif des 100 millions de plantations par an.
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