Fin de vie : Jeanne-Françoise Hutin va rendre sa légion d’honneur en cas d’adoption du projet de loi

Le projet de loi sur la fin de vie continue de faire couler de l’encre. Alors que le texte doit arriver à l’Assemblée nationale le 27 mai, les opposants montent au créneau. Parmi eux : Jeanne-Françoise Hutin, fondatrice de la Maison de l’Europe de Rennes.

Prête à remettre sa légion d'honneur 

Honorée de la Légion d'honneur en 2019, la veuve de l’ancien patron de Ouest France, a d’ores et déjà annoncé “rendre” sa distinction en cas d’adoption du texte dans l'hémicycle. Ancienne membre du comité d’éthique régional de Bretagne, et proche de Simone Veil, elle assume ce qu’elle appelle elle-même “un geste fort”. 

“Je considère que la loi qui est en préparation, qui a pour objet la fin de vie, va réintroduire dans notre législation la possibilité de donner la mort aux personnes les plus fragiles et les plus faibles. Ça me paraît être quelque chose d’inadmissible, d'inconcevable, de contraire à toute l’éthique de l’ordre de la Légion d'honneur”, déplore Jeanne-Françoise Huttin. 

C'est plus important de savoir dire non quand quelque chose est inadmissible que de l'accepter pour garder une médaille 

Une décision symbolique qui ne la laisse évidemment pas indifférente. “Ça m'ennuie, ça m’attriste, mais en conscience, je ne pouvais plus rester. Ce n’était pas loyal de ma part. Je voulais être clair avec ma conscience et je me suis dit qu’il fallait un peu de courage”, poursuit la Bretonne. “C’est plus important de savoir dire non quand quelque chose est inadmissible que de l’accepter pour garder une médaille”. 

Lettre adressée à Emmanuel Macron 

Jeanne-Françoise Hutin a même déjà écrit au président de la République, qui lui avait lui-même remis la distinction cinq ans plus tôt. “Si cette loi passe, je ne pourrai plus adhérer à cet ordre de la Légion d'honneur. Elle contredit son projet éthique, qui prône le respect de toute personne humaine, quel que soit son état. Cette loi a pour objet d’arrêter la vie, de tuer des personnes qui sont en situation de très grande fragilité”, justifie-t-elle au chef de l’Etat.