Alors que les contaminations liées au Covid explosent quelques jours après les vacances de Noël, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'éducation, a annoncé en dernière minute dimanche soir un nouveau protocole sanitaire à adopter dans les établissements scolaires. Devant le nombre grandissant d'élèves et d'enseignants malades, le manque d'anticipation du gouvernement et les nouvelles à règles à respecter, l'agacement est palpable chez les parents d'élèves et le corps professoral. Témoignages.
On l'observe, la contagion du variant Omicron est exponentielle. Alors que 14 millions d'élèves et 880 000 enseignants ont repris le chemin de l'école se pose la question de la gestion des cours en présentiel si les professeurs viennent à manquer ? Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale n'est pas partisan d'une fermeture des écoles dans un tel contexte. "A chaque fois qu'on ferme, on met en difficulté les plus fragiles et on fragilise l'ensemble du système" constate-t-il. Toute la difficulté, selon lui, est de trouver le "point d'équilibre" et "la juste décision" pour à la fois protéger la santé des élèves et des professeurs tout en assurant des cours de qualité. Le conseil scientifique estime qu'en janvier un tiers des enseignants seront positifs au Covid-19.
Pour Laurent Zameczkowski, vice-président de la Peep, la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, décaler la rentrée n'aurait fait que décaler le problème. "Ca aurait fait peser sur les parents d'élèves le poids de la pandémie et ça revenait à confiner les parents" explique-t-il. La rentrée a donc bien eu lieu mais le nouveau protocole sanitaire est clair : il faut multiplier les tests sur les élèves pour éviter au maximum une propagation du virus dans les classes. Un test à J0, J+2 et J+4 ainsi qu'une déclaration sur l'honneur des parents sont demandés pour chaque élève désigné comme "cas contact". Pour Florence Comte, secrétaire du syndicat de directrices et directeurs d'écoles, en poste dans le Var c'est un protocole trop lourd à porter et énormément de papiers à vérifier pour les professeurs. Selon elle, la solution aurait été, comme avant, de fermer les classes lorsqu'il y a un cas positif de Covid-19 avéré.
Les capteurs de CO2 mesurent la concentration de dioxyde de carbone dans l'air et indiquent aux enseignants quand aérer leur classe. En plein hiver, il n'est pas simple d'ouvrir les fenêtres des salles de cours toute la journée pour aérer et éviter la transmission du virus. Jean-Michel Blanquer a promis d'engager 20 millions d'euros pour fournir les écoles en capteurs de CO2. Les parents d'élèves souhaitent rendre la présence de ces capteurs de CO2 obligatoire. Entre tests, port du masque permanent et explosions des cas de covid l'ambiance est tendue pour le corps professoral et les élèves à peine rentrés de vacances.
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