Handicap International mène une campagne pour que Paris rejoigne le processus politique engagé par douze pays pour bannir la pratique des bombardements en zone peuplée. À ce jour, 90 députés ont signé cet appel.
"Aujourd’hui les conflits se déroulent principalement en zone urbaine. Pour illustre cela, il y a deux chiffres importants à retenir. Les armes explosives en 2017, ce sont 45.000 victimes dont plus de 92% de victimes civiles lorsque ces armes explosives sont utilisées en zone peuplée. Dent ans après la première guerre mondiale, un groupe de douze Etats menés par l’Autriche travaillent activement à une déclaration politique qui représenterait un engagement fort des Etats pour prendre toutes les mesures nécessaires, incluant une amélioration des politiques et des pratiques militaires, ce que nous on appelle la fin de l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées. Quand on voit ce qui se passe aujourd’hui à Raqqa, à Sanaa, à Mossoul, ce sont des morts, des blessés, des déplacés forcés, et des régions entières qui sont condamnées à être minées pendant des dizaines d’années" explique Baptiste Chapuis, chargé de plaidoyer au sein de l’ONG.
"La France a une responsabilité en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. En tant que protectrice du droit international humanitaire, la France a aussi un rôle à prendre en considération le risque que ces armes peuvent être utilisées par des parties aux conflits, se rendant coupable de violations du droit international humanitaire. C’est exactement la problématique actuelle que nos équipes constatent en Syrie, au Yémen, en Irak. Et aujourd’hui nous en arrivons à un stade de 90 députés qui sont co-signataires. Ce nombre fait aussi référence au nombre de victimes quotidiennes d’armes explosives en zone peuplée. Nous pensons que le forum pour la paix est une occasion rêvée pour engager la France dans un processus de protection des civils dans un conflit armé" ajoute Baptiste Chapuis.
"C’est tout le contraire. Et on a énormément d’optimisme. Cet optimisme nous le tenons de nos engagements passés. Lorsqu’il y a plus de trente ans, Handicap International, avec une poignée d’ONG dans le monde, s’est engagée pour faire interdire les mines anti-personnelles dans le monde, on nous a traités de doux rêveur. Force est de constater qu’il y a vingt ans, un traité d’interdiction des mines anti-personnelles a été signé et ratifié par aujourd’hui plus de 80% des Etats dans le monde. Et même les Etats qui ne l’ont pas signé ont été contraints de modifier leur pratique militaire" conclut-il.
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