C’est un mouvement inédit qui secoue l'Irak depuis plus d'un mois. Le peuple irakien ne contient plus sa colère, il n’a plus rien à perdre. Les manifestants rassemblés jour et nuit sur la place Tahrir de Bagdad mais aussi dans des villes du Sud du pays dénoncent la corruption et réclament la "chute du régime".
L’épicentre de la contestation populaire, c'est cette place. Située au centre de Bagdad, elle est devenue le symbole de cette résistance. Cette place, où des dizaines de milliers de manifestants passent leurs journées est devenue une sorte de ville dans la ville. On y trouve des Marchands de jus de fruits frais, des barbiers, des boulangers ambulants. De quoi tenir le siège. Le cardinal Louis Raphaël Sako, le patriarche de l’Église catholique chaldéenne s’y est justement rendu samedi dernier pour soutenir les manifestants. Il a croisé des milliers de jeunes mais aussi des vieillards, des femmes des enfants déterminés à résister face à un pouvoir corrompu.
En attendant, ces manifestations sont violemment réprimées par le pouvoir en place. Le bilan officiel fait état de près de 300 morts. Trois manifestants ont été tués par balles dans la nuit de dimanche à lundi aux abords du consulat iranien de Kerbala au Sud de Bagdad. Les forces de l’ordre ont tiré sur des manifestants qui tentaient d’incendier la représentation diplomatique de l’Iran, pays voisin. Il faut dire que depuis quelques jours, la colère des protestataires se concentre sur l'Iran, l'une des deux puissances qui agit en Irak avec les Etats-Unis depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !