Les élections locales iraniennes ont aussi montré une volonté d'ouverture. La jeunesse se sent marginalisée, le chômage est élevé, la situation des droits des femmes est encore difficile. Pour cette émission nous nous sommes demandé comment évoluait la société iranienne au lendemain de cette période électorale.
Nous parlons culture avec notre première invitée, Asal Bagheri, spécialiste du cinéma iranien. Avec sept films sélectionnés à Cannes, le cinéma du pays ne s'est jamais aussi bien porté. Pour notre invitée, ces oeuvres revêtent à la fois une dimension culturelle et une dimension politique, du fait de la difficulté pour les cinéastes de travailler en Iran sur des sujets sensibles.
L'Iran est souvent la cible de contre-vérités. S'il ne s'agit pas de faire de son régime une démocratie, il est tout de même à mille lieues de l'image qu'à pu en donner Trump, celle d'un pays qui finance le terrorisme. Co-auteure d'une tribune sur l'Iran dans le Monde, Azadeh Kian explique que 'Ceux qui nous frappent sont des djihadistes qui n’ont rien à voir avec l’Iran et qui ont été longtemps financés par les saoudiens.'
Azadeh Kian
Pour Amélie Chelly, l'Iran reste un pays 'profondément musulman'. Cette spécialiste des islam politiques explique que ce qui est rejeté par la population iranienne, ce n'est pas la Religion en elle-même, mais bien le régime théocratique mis en place en 1979. Pour cette membre associée au CADIS, les iraniens veulent aujourd'hui changer leurs institutions par le vote de l'intérieur, et ce que l'on observe aujourd'hui c'est 'le cadavre du chiisme politique'.
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