Jean-Charles de Castelbajac a été désigné le diocèse de Paris pour imaginer les vêtements et ornements liturgiques portés le jour de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre prochain. Le styliste s'est notamment inspiré de la croix dorée de la cathédrale pour ses créations.
Cinq ans après le terrible incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la cathédrale renaît de ses cendres. C'est le styliste français Jean-Charles de Castelbajac qui a été choisi par le diocèse de Paris pour créer les vêtements et ornements liturgiques que porteront évêques, prêtres, diacres et chanoines pour la célébration des messes et des offices lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre prochain.
Le créateur n'en est pas à son premier projet pour l'Église. C'est lui qui avait conçu les ornements liturgiques portés lors des Journées Mondiales de la Jeunesse de Paris en 1997. Mais cette nouvelle commande a une dimension particulière pour Jean-Charles de Castelbajac. “La paramentique que j'ai créée est blanche, couleur de fête et bien sûr avec des éléments de couleur. 2000 ornements très différents puisqu'il s'agit de l'archevêque, des évêques, des prêtres, des diacres, des chanoines et puis d'autres célébrants."
Aborder cet événement et aussi son cadre est très différent de celui des JMJ. On est, pour moi, dans le vaisseau de pierre de l'église de France. C'est un symbole universel Notre-Dame !
2000 pièces, des étoiles, des chasubles, des dalmatiques, vont vêtir les 170 évêques, 700 prêtres et 700 diacres permanents attendus pour la réouverture de la cathédrale. Pour les imaginer, le styliste de 74 ans s'est inspiré de l'immense croix d'or du cœur de Notre-Dame, épargnée par l'incendie. Jean-Charles de Castelbajac voulait faire des vêtements qui soient des vêtements “chargés d'émotion, de simplicité et de modernité”.
Il s’agit pour le couturier “d'écrire une page qui dans mon cœur et dans mon art, interpelle une jeune génération”. Jean Charles de Castelbajac est donc parti d'un symbole qui lui a été inspiré par Notre-Dame : le rayonnement. “Le rayonnement de Notre-Dame dans le monde, le rayonnement de l'Église, le rayonnement de la foi.”
Le couturier s'est inspiré de la grande croix en or de Marc Couturier, croix qui a survécu aux flammes de l’incendie. “J’ai fait des collages, des découpages. Je voulais une chose qui soit encore plus pure que le dessin." Une croix dorée se trouve au centre des chasubles, sur les mitres destinées aux évêques et sur les étoles. La couleur rayonne aussi sur ces ornements "en écho aux couleurs des vitraux de Notre Dame à celles des fresques de Viollet le Duc, en écho aussi avec les murs de Notre-Dame qui sont aujourd'hui une splendeur de clarté", s'enthousiasme Jean-Charles de Castelbajac. "On a le sentiment d'être dans une cathédrale du XIIe siècle, au XIIe siècle."
La foi passe par les symboles et ils sont nombreux sur les vêtements liturgiques. Mais pour transmettre aux jeunes générations, le couturier a tenu à utiliser des codes contemporains. “Ma préoccupation était réellement de remettre la croix au centre du village, dans une dimension forte”, explique t-il. “Dans le travail que j'ai fait", ajoute- t-il, "je voulais qu’ il y ait quelque chose de contemporain.” Cette dimension contemporaine est également présente dans les techniques. "Au lieu d'utiliser des grandes broderies qui créent une forme de distance par leur dimension erratique, j'utilise des flocages, mais de très beaux flocages. Néanmoins, ces flocages sont de la même famille que ceux qui sont sur les sweatshirts d'une jeune génération. J'utilise de l'or, mais je n'utilise pas de l'or brodé. J'utilise des aplats d'or solarisés. Ce sont des techniques ultra contemporaines et faites par des artisans de très très très grande qualité."
Quelques 250 entreprises et des centaines d'artisans d'art participent au chantier hors norme de restauration de Notre-Dame de Paris. Jean-Charles de Castelbajac est heureux de faire partie de cet atelier.
Je crois que Notre-Dame va devenir et a toujours été un grand atelier de réflexion d'art sacré, comment parler aux chrétiens du futur, à ceux d'aujourd'hui, sans jamais oublier la prière de ceux d'hier.
Ces vêtements liturgiques conçus pour la réouverture de Notre-Dame de Paris serviront ensuite aux grandes célébrations rassemblant tout le clergé du diocèse de Paris.
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