C'est à cette occasion, dans le cadre de sa série sur les étapes majeures de la vie, que le magazine Pèlerin publie une enquête sur la mort : "Mourir aujourd’hui en France"… On y découvre d’abord que la mort est un sujet assez tabou… On en parle peu en famille. Comme l'explique François Xavier Maigre, rédacteur en chef du magazine Pèlerin, au micro d'Etienne Pépin.
Il existe un tournant en France, sur la perception de la mort. En 1975, 54% des Français mouraient encore chez eux. En 1981, ils n’étaient plus que 32%. Les décès en maison de retraite augmentent, eux, depuis les années 1970, de 5 % alors à 13,5 % aujourd’hui. La mort est ainsi moins visible pour les jeunes générations, de plus en plus reléguée dans les établissements de soins.
Par ailleurs, l’âge moyen du décès en France ne cesse d’augmenter. Il est passé de 68 ans, il y a cinquante ans, à 79 ans aujourd’hui. Et les Français sont nombreux à croire à la vie après la mort. C’est ce que révèle ce sondage Ifop/Pèlerin publié cette semaine. D'après cette étude, 77% des Français souhaitent une cérémonie religieuse pour leurs obsèques.
C’est dans cet esprit que Christian de Cacqueray a fondé le Service Catholique des Funérailles au début des années 2000. Il nous explique combien la foi est une force pour les personnes qui vivent un deuil. Christian de Cacqueray témoigne également que ce contact quotidien avec les familles des défunt l’aide à ne plus avoir peur de la mort.
Ce jour de commémoration des défunts est l’occasion de penser à ceux qui n’existaient pas vraiment de leur vivant et qu’on oublie après leur mort, les morts de la rue. Dans les cimetières, ils ne sont bien souvent que des numéros. Mais à Rennes, depuis 2002, les défunts de la rue bénéficient désormais d'une toilette mortuaire et d'obsèques civiles ou religieuses. Un faire-part passe également dans le journal Ouest-France et ils sont inhumés dans une tombe rappelant leur nom, prénom, leur surnom, et leur date de naissance et de décès.
Bref, de vraies obsèques grâce au collectif Dignité Cimetière. Ce collectif est né de la colère d'un homme de la rue qui, en 1989, est appelé à reconnaître Daniel, à la chambre funéraire. Il voit alors son copain, prêt à être inhumé, avec ses habits sales. Une image terrible. Il réagit pour que cela ne se reproduise plus. Depuis, le collectif s'occupe des sépultures de ceux qui sont morts après avoir vécu dans la rue ou qui sont décédés dans le plus total dénuement. L’idée s’est développée dans beaucoup d’endroits en France et dernièrement à Redon.
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