La campagne de vaccination contre la méningite est lancée à Rennes

C’est à l’école de commerce Rennes School of Business que la campagne de vaccination a débuté ce lundi. Les 4 000 étudiants qui fréquentent les lieux sont incités à recevoir une première dose de vaccin dans les trois semaines qui viennent, puis une seconde dose quatre semaines plus tard. “Je me suis inscrite pour demain à 15h, raconte Eva, une étudiante en première année, je me suis tout de suite inscrite, c’est essentiel, poursuit la jeune fille.

Comme elle, 700 étudiants s’étaient déjà inscrits ce lundi sur l’un des créneaux de vaccination au sein du centre éphémère installé le week-end dernier dans un étage dédié d’un bâtiment de l’école par des équipes de la Croix-Rouge et de l’ARS, l’agence régionale de santé. Il s'agit ainsi d'éviter la survenue de nouvelles infections dans l’école.

Une recrudescence de cas de méninigte localisée

Puisque c’est au sein de l’école de commerce qu’en décembre et en février, l’ARS de Bretagne est intervenue autour de trois cas d’infection invasive à méningocoque de type B. Fin janvier 2025, trois cas se sont aussi déclarés au sein d’une famille sur la métropole de Rennes, entrainant le décès d’une jeune femme de 18 ans.

“Il y a intérêt à agir, explique le ministre de la santé, Yannick Neuder, qui s’est rendu sur place ce lundi après-midi. La maladie est létale dans 13 % des cas. Moi je ne souhaite pas qu’il y ait de nouveau décès sur la métropole de Rennes, comme partout en France". D’où une campagne flash lancée ce lundi “pour diminuer la circulation du méningocoque et faire remonter collectivement l’immunité.”

Une campagne flash de trois semaines

Un objectif a été fixé par les services de l’Etat : la vaccination, sur la base du volontariat, des 100 000  jeunes de 15 à 24 ans habitants, scolarisés ou étudiants sur le territoire de Rennes Métropole. Pour cela, des moyens importants sont déployés : un premier centre de vaccination a ouvert à la Rennes school of business, un autre ouvrira jeudi sur le campus de Beaulieu, puis un troisième sur le campus de Villejean, vendredi.

Pour les lycéens de la métropole, “des équipes mobiles vont circuler sur les gros lycées tout d’abord, en priorité ceux avec des internats”, a commenté Emmanuel Ethis, le recteur d’Académie, qui a réuni les chefs d'établissements ce lundi matin afin de commencer à collecter les autorisations parentales, nécessaires pour procéder à la vaccination sur les mineurs, dès la semaine prochaine.

“Dans cette situation d’hyper endémie, la vaccination sera aussi possible, dès jeudi, sans ordonnance, auprès des médecins, sage femmes, pharmaciens, infirmiers, sur le périmètre de la métropole de Rennes”, précise Elise Noguera, directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Bretagne. Pour toute question concernant cette campagne de vaccination, un numéro vert gratuit a été mis en place : le 0800 35 00 17 - le service est ouvert de 10h à 17h.

Deux doses à quatre semaines d'intervalle

Les volontaires de la Croix Rouge animeront donc le centre de vaccination de la Rennes school of business pendant trois semaines en mars, puis de nouveau trois semaines en avril, pour l’injection de la deuxième dose. C’est l’équivalent de 8 000 doses pour une couverture vaccinale complète des 4 000 étudiants. “L’approvisionnement ne sera pas un problème”, assure le ministre.

Une campagne de vaccination ? "C’est indispensable, commente le professeur Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes. L’immense difficulté, c’est que c’est une maladie qui évolue tellement vite, il ne s’écoule parfois que 24h entre le début des symptômes et le décès.” Des symptômes tels que des maux de tête violents, de la fièvre, une rigidité du cou ou une sensibilité exacerbée à la lumière justifient de consulter un médecin au plus vite.