Un mois avant le lancement officiel de la campagne de vaccination contre les papillomavirus humains dans les collèges, la campagne de communication a d’ores et déjà commencé en cette rentrée, pour convaincre les élèves (et leurs parents) d’y avoir recours. Alors que ce virus sexuellement transmissible est responsable chaque année de plus de 6000 nouveaux cas de cancers.
Il était jusqu’alors proposé par les médecins ou les professionnels de santé aux jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, il sera bientôt recommandé dans les collèges à tous les élèves de 5e : le vaccin contre les papillomavirus humains, aussi appelés HPV. A compter du 2 octobre, une grande campagne de vaccination voulue par le gouvernement et supervisée par les autorités sanitaires régionales va débuter.
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les papillomavirus ne sont responsables que « du cancer du col de l’utérus », ceux-ci concernent en réalité chaque sexe. En effet, d’après Santé Publique France, entre 70 et 80% des hommes et des femmes seront infectés au moins une fois dans leur vie par l’un de ces virus, à l’occasion de rapports sexuels, que ce soit par pénétration ou par voie orale.
S’ils sont la plupart du temps éliminés par le système immunitaire, les papillomavirus peuvent être à l'origine de diverses infections de la peau et des muqueuses, et peuvent entraîner la formation de cellules précancéreuses puis de cancers. La majorité étant des cancers de col de l’utérus (3000 nouveaux cas par an et 1100 décès), mais aussi des cancers de l’anus, de la vulve, du vagin, du pénis et même de la sphère ORL.
Face à ce nombre important de cas, le gouvernement espère donc réduire les risques en relançant la promotion du vaccin, recommandée aux filles de 11 à 14 ans depuis 2007 et aux garçons depuis 2021.
En France, 41,5% des filles de 16 ans ont été entièrement vaccinées en 2022, et seulement 8,5% des garçons. Des chiffres loin de l’objectif fixé par la stratégie décennale de lutter contre les cancers 2021-2030 qui vise un taux de couverture vaccinale contre les HPV de 80% à horizon 2030.
Du retard, la France en a également comparativement aux autres pays, comme la Suède, où la couverture vaccinale a atteint 83% l'an dernier. Là-bas, les observations montrent une réduction de 75% des lésions précancéreuses chez les filles vaccinées avant l'âge de 17 ans.
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