Comme depuis 1993, la cérémonie est retransmise en clair sur Canal+ et puis, c’est nouveau cette année, le film a été projeté en simultané dans plus de six cent salles de cinéma en France.
Alors on a découvert quelques brefs extraits des films en compétition qui laissent présager d’une édition de haute volée, avec des poids lourds du Festival qu’on attend avec beaucoup d’excitation, comme Pedro Almodovar, Ken Loach, Terence Mallick, et quelques petits nouveaux, dont même un premier film !
Alors oui, le film est plus drôle que terrifiant, mais je précise quand même qu’il est interdit aux moins de 12 ans et qu’il est plutôt destiné aux amateurs du genre ! Thierry Frémaux, comme Jim Jarmusch, sait être facétieux parfois. Et à l’heure où on n’arrête pas de nous prédire un Festival de Cannes moribond face à ses concurrents ou à la percée de Netflix, eh bien il nous propose une brochette de stars, allant d’Adam Driver à Iggy Pop avec un film de vétéran du Festival où des morts-vivants dévorent la jeune génération.
Jim Jarmusch nous a habitué à varier les genres. Il est venu près de dix fois à Cannes, avec un western, un film de samouraï, une comédie romantique, un film à sketches, et même un film de vampires. Mais ce qui étonnant avec lui, c’est la cohérence de son œuvre malgré cette variété des genres artistiques qu’il choisit, que ce soit dans le domaine musical ou formel.
Le propre des films de « zombies » depuis les années 90, c’est d’être traités sous forme de parodie ou de comédie décalée. Ce qui correspond exactement à la tonalité des films de Jarmusch. Il est le maitre de l’humour distancié et du burlesque froid. Et ça rend le film parfois franchement drôle ! Par exemple chaque zombie a un mot fétiche qu’il répète sans cesse, lié à sa vie passée. Il y en a un c’est « chardonay », un autre « wifi »,… et ça donne des scènes assez désopilantes !
La deuxième caractéristique de Jim Jarmusch, c’est sa forme de désenchantement du monde. Et ici sa critique sous-jacente de la société américaine devient franchement noire. Dans le film, la terre « ne tourne plus rond » au sens propre du terme, puisque les deux pôles se sont désaxés et que la vie en est totalement bouleversée.
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