Alpes-Maritimes
Dans la vallée de la Vésubie, au cœur des Alpes-Maritimes, un sanctuaire devenu lieu de pèlerinage est en péril. Très endommagée par la violente tempête Alex en 2020, la Madone d'Utelle est depuis en proie aux intempéries et souffre des tempêtes successives. Depuis six mois, le lieu n'est plus sauvegardé: la toiture s'auto-détruit. Des devis existent mais aucun chantier n'est pour l'heure enclenché. Le lieu de culte est désormais cerné par la moisissure.
Le sanctuaire de la Madone d'Utelle est en péril. Fouettée par les vents, battue par la pluie: l'église est dans un état catastrophiquement préoccupant. Il y fait extrêmement froid et humide à l'intérieur. L'eau qui s'est infiltrée absolument partout, fait des ravages. Murs, ex-voto, tableaux, bancs: tout est en voie de destruction, six mois après le passage de la tempête Aline et quatre ans après la dévastatrice tempête Alex.
Le curé, Frédéric Appiano avait demandé une réaction rapide pour éviter le pire. Six mois plus tard, aucun des travaux pour mettre hors d'eau n'a été engagé par la mairie d'Utelle, propriétaire du bâtiment.
Ce que l'on redoutait est arrivé
Problème, "depuis la tempête Alex, il a beaucoup plu sur le département des Alpes-Maritimes par rapport aux deux dernières années", explique le curé de la Vésubie. "Ce que l'on redoutait est arrivé, c'est-à-dire que l'église a été durement impactée par par ces pluies", dit Frédéric Appiano qui détaille : "le plafond, les murs, le cloître : le lieu est totalement touché par toutes les infiltrations qui dégradent tout l'intérieur du sanctuaire". "Au niveau des présentoirs où on met les bougies, tout est rouillé", explique celui qui doit aussi faire face aux difficultés d'accès à la Madone de Fenestre, autre sanctuaire à la charge de ce doyenné paroissial.
Tout habitué des lieux pourrait en pleurer... à l'intérieur les fuites d'eau ont fait des flaques dans toute l'église et, avec l'humidité, les bancs sont touchés par la moisissure, ainsi que les tableaux, les ex-voto, les habits. "Tout est en train de se dégrader par la moisissure à l'intérieur de l'église et du cloître", constate le prêtre.
"C'est la question qu'on se pose depuis six mois", nous dit du tac au tac le curé. Selon lui, "il aurait fallu dès le début, en urgence bâcher, sécuriser l'église. C'était ce qu'il y avait à faire dans un premier temps pour justement protéger l'église" des caprices de la météo.
Le maire, Yves Gilli, n'a pas pris de décision en ce sens, malgré le soutien du département des Alpes-Maritimes qui aligne déjà un demi million d'euros pour la rénovation des lieux. Sur BFM Nice, l'édile explique l'immobilisme de la situation par le fait que "l'expert a dit que le bâchage ne tiendrait pas". Pour Yves Gilli, "une couverture en tôle ne correspondait pas aux directives des architectes des bâtiments religieux" et explique que la présence d'amiante n'arrange pas la situation.
La mairie a des devis sur son bureau selon nos informations mais il ne seraient plus en accord avec les travaux à réaliser qui deviennent, semaine après semaine, de plus en plus lourds.
Aujourd'hui, l'église est fermée pour des raisons de sécurité alors même que l'année dernière, a été réouvert le sanctuaire avec des bénévoles. "Un des plus beaux sites des Alpes-Maritimes" pourrait disparaître si rien n'est fait dans les semaines qui viennent. Frédéric Appiano ne demande désormais qu'une seule chose au maire: "maintenant, on prend une décision courageuse, on bâche, on sécurise et basta" et par la suite "il faut reconstruire en faisant attention, en prenant en compte la réalité du climat".
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