"C'est quoi la mort ? Où on va quand on meurt ? Est-ce que ça fait mal de mourir ?" Quel parent ne sera pas un jour ou l'autre confronté à ces questions et resté un peu désarmé pour répondre à ces questions ? À l'occasion de la Journée des Défunts, des pistes pour vous accompagner avec Nadège Pétrel, infirmière puéricultrice, maman et auteure de "50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort" publié aux éditions Eyrolles.
"Moi, la mort, ça me fait pas peur parce que c’est dans très longtemps. Mais ça m’inquiète aussi un peu, parce qu’on va vivre une belle vie et que j’ai pas envie de mourir", témoigne Elsa, 9 ans.
Comment parler de la mort avec les enfants? Y-a-t- il un bon moment pour aborder le sujet ?
"La mort fait partie de la vie. À partir de l’instant où l’enfant commence à s’interroger, il faut oser en parler, répondre à ses questions, quitte à le renvoyer vers une personne qui se sentira plus à l’aise sur le sujet" estime Nadège Pétrel, infirmière puéricultrice, maman et auteure de "50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort" publié aux éditions Eyrolles.
Il y a cependant une différence d’appréciation selon l’âge : "Avant 6 ans, l’enfant pense que la mort est réversible, comme dans les contes de fée ou les jeux à la récréation. Après 6 ans, il prend conscience de son caractère définitif et c’est à l’adolescence qu’il en aura la conception de l’adulte."
Mais comment apprendre à un petit que tout ce qui vit finit par mourir ? "J’ai mis dans mon livre le schéma d’une plante", indique l’auteure. "On suit son cycle, de la graine qui pousse, se forme, se fane et retourne à la terre. C’est moins stressant de leur montrer à partir de quelque chose d’extérieur."
Y-a-t il pourtant des mots à éviter ?
"Oui", explique Nadège Pétrel, "Comme dire que la personne s’est endormie. L’enfant pourra avoir peur de s’endormir lui-même ou que ses parents ne se réveillent pas".
A éviter aussi : "Il est parti, ce qui suggère qu’il peut toujours revenir. Ou il est monté au ciel, ce qui peut l’inciter à chercher perpétuellement un visage la nuit dans les étoiles."
Une transparence aussi quand le décès arrive. "Car même si on ne dit rien, l’enfant le sentira dans le comportement de ses parents : papa maman ne sont pas comme d’habitude. Ils sont tristes. Est-ce que c’est de ma faute ? Poser les mots, c’est le rassurer."
Pour autant, faut-il cacher sa douleur devant l’enfant, pour ne pas le perturber ? Non, pour Nadège Pétrel. "En tant qu’ adulte, il faut lui expliquer qu’on a besoin de pleurer, d’exprimer son chagrin, pour ensuite aller mieux."
Est-il aussi souhaitable pour un enfant d’assister à un enterrement ? La réponse est partagée "Il est important que l’enfant puisse participer au rituel. Mais sera-t-il capable de comprendre et de recevoir toutes les émotions des personnes présentes ? Je conseille plutôt de l’emmener au cimetière à un moment plus calme, le soir ou le lendemain, lui expliquer où est le corps." indique Nadège Pétrel. Et si on ne peut pas faire autrement, apporter le jour même un petit sac d’activités, jeu ou coloriage, pour aller à son rythme.
Et après ? Comment perpétuer le souvenir du défunt ? "On peut installer un petit coin de recueillement à la maison, où l’on mettra une photo, un objet ou vêtement ayant appartenu au disparu. Montrer que penser à la personne nous fait aussi du bien."
On peut aussi aux dates anniversaires préparer le plat qu’il préférait ou créer un album pour se rappeler les bons moments passés avec lui.
Enfin, un dernier conseil : dresser une liste des petits bonheurs de la vie, comme avoir vu son cousin, faire du vélo avec papa maman ou d’avoir fait un gâteau avec mamie, "pour montrer qu’on a de la chance d’être en vie et de partager tout cela avec notre entourage !"
Pour aller plus loin : "50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort" de Nadège Pétrel, éditions Eyrolles
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