"S’arrêter, écouter, établir une relation personnelle avec l’autre, se laisser toucher par sa souffrance jusqu’à s’en charger par le service". Cette phrase est tirée du message du Pape François. Il nous donne en exemple le Bon Samaritain de l’Évangile : cet homme qui voit un blessé dans un fossé, s’arrête, bande ses plaies avec de l’huile et du vin, lui cède sa place sur sa monture jusqu’à une auberge. Il paie l’aubergiste pour qu’il prenne soin de lui, quel qu’en soit le coût, jusqu’à son retour… Des attitudes qui nous invitent à la compassion, la compétence, l’engagement, la complémentarité, la générosité, face à la personne malade !
Le Pape a choisi de s’adresser à tous ceux que le Covid-19 touche, les malades eux-mêmes, bien sûr, mais aussi les soignants, familles, ou amis. François rappelle que le soin est d’abord une relation, parce que dit-il, "la maladie a toujours un visage, le visage de chaque malade". Et d’ajouter : "pour qu’une thérapie soit bonne, l’aspect relationnel est décisif, car il permet une approche holistique de la personne malade". Une vision globale donc, de la personne et du soin, qui nous fait prendre la mesure de l’importance de la solidarité fraternelle et du service : "le service qui –dit-il- vise toujours le visage du frère, il touche sa chair, il sent sa proximité. Il cherche la promotion du frère".
François rappelle aussi que ce frère, dans l’expérience de sa maladie, découvre sa vulnérabilité, et en même temps le besoin inné de l’autre, et sa dépendance de Dieu : "La maladie impose une demande de sens qui, dans la foi, s’adresse à Dieu". Une adresse qui peut se transformer en cri vers Dieu, à l’image de Job, malade et seul dans sa souffrance -personne ne peut le rejoindre-, à qui Dieu finit par répondre en lui offrant un horizon nouveau : "Maintenant mes yeux t’ont vu", déclare Job de son cœur blessé et guéri.
Son message a pour titre "Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères". Il nous rappelle donc que dans toute relation au malade, nous sommes effectivement toujours trois : le malade, le frère, et Dieu ! Dieu qui nous précède toujours auprès du souffrant.
Ça m’a rappelé un texte du Talmud, qui date de seize siècles, et qui dit : "Celui qui vient en visite chez un malade doit se couvrir entièrement et s’assoir devant lui, car l’Eternel est au-dessus de la tête du malade; l’Eternel au-dessus de son lit de douleur le soutient". Alors, quand nous approchons un malade, rappelons-nous qu’il nous est donné de contempler l’Eternel au-dessus de lui, qui l’enveloppe de sa Présence, et même en lui, puisque Jésus nous dit en Saint Matthieu : "J’étais malade, et vous m’avez visité".
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