15 heures d'activités obligatoires chaque semaine pour bénéficier de son Revenu de Solidarité Active. Le Cher va tester à partir de cet été le RSA sous conditions auprès de 1 335 allocataires. Objectif : faciliter leur retour à l'emploi.
Le Cher fait partie des 29 nouveaux départements qui vont entrer dans l'expérimentation du RSA sous conditions cette année. La liste a été publiée par le Gouvernement le 1er mars dernier. Dans un premier temps, le dispositif va concerner le bassin Saint-Amandois, avant d'être généralisé à tout le département le 1er janvier 2025. Les 1 335 bénéficiaires du RSA installés sur ce territoire vont être convoqués à partir de cet été, pour un entretien qui donnera lieu à un diagnostic personnalisé. Ils devront s'engager à réaliser 15 heures d'activités obligatoires chaque semaine : « Ce n'est pas du tout une mesure punitive, mais une mesure d'accompagnement, plus professionnelle, une main tendue aux bénéficiaires » assure Jacques Fleury, le Président du Département. « Il y aura une meilleure prise en charge pour que l'allocataire retrouve une vie beaucoup plus digne et se lève le matin avec une ambition autre. »
Ce ne sont pas des heures de travail gratuit, à bas coûts ou du bénévolat.
À quoi vont ressembler ces 15 heures d'activités ? « Ce ne sont pas des heures de travail gratuit, à bas coûts ou du bénévolat comme on a pu le dire parfois » explique Bénédicte de Choulot, Vice-présidente du Cher en charge des affaires sociales. « Ce sera un parcours vers l'emploi, qui va permettre de développer les compétences et lever les freins ». Exemples : « Comment se présenter à son employeur, faire un CV, se servir l'informatique quand on n'est pas à l'aise, régler ses problèmes de mobilité... Ces 15 heures vont vraiment être dédiées à ça ». Les bénéficiaires signeront un contrat d'engagement réciproque : « Il existe déjà, mais il va être personnalisé. Nous allons définir avec la personne, en fonctions de ses aspirations, ses compétences et sa vie personnelle, un parcours de retour à l'emploi. »
Il y a du boulot qualifié et du boulot peut-être un peu moins qualifié, mais il y a de quoi faire.
Mobilité, garde d'enfants, problèmes de santé... Ces difficultés seront étudiées au cas par cas. Des solutions pourront être trouvées explique Marie-Pierre Le Maout, direction de France Travail (ex-Pôle Emploi) pour le Berry : « Par exemple, un frein de mobilité, ce n'est pas forcément que la voiture. On peut aussi se dire que le frein, c'est d'identifier l'entreprise au plus près du domicile de la personne pour un retour à l'emploi. Ce qui veut dire que le projet professionnel de la personne n'est peut-être pas en lien avec son souci de mobilité ». Encore faut-il trouver un emploi, une fois ces freins levés : « Il y a du boulot qualifié et du boulot peut-être un peu moins qualifié, mais il y a de quoi faire. »
Le Cher compte actuellement 9 800 allocataires du RSA, ce qui représente un coût de 62 millions d'euros par an. En région Centre-Val de Loire, le Loir-et-Cher vient également d'intégrer cette expérimentation. De son côté, le Loiret teste le dispositif depuis le printemps 2023.
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