Le diocèse de Bourges participe à l'ouverture d'un centre d'accueil temporaire pour les réfugiés ukrainiens. Pour Mgr Jérôme Beau, c'est une démarche de fraternité en collaboration avec les services de l'État.
Plus de 3,5 millions d'ukrainiens ont fui leur pays, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, et ce nombre ne cesse de grimper de jour en jour. Comment accueillir tous ces gens ? En France, l'État a mis en place une plateforme en ligne dédiée à l'hébergement des personnes déplacées et réfugiées. L'ensemble des démarches est ensuite géré par chaque Préfecture. De son côté, le diocèse de Bourges avait lancé, il y a 15 jours, un appel pour connaître ceux qui souhaiteraient accueillir chez eux des réfugiés ukrainiens.
Aujourd'hui, le diocèse va plus loin : il souhaite ouvrir, d'ici mercredi prochain, un centre d'accueil temporaire à Bourges.
"C'est pour s'engager dans la fraternité", affirme Mgr Beau. Pour l'évêque de Bourges, accueillir les réfugiés ukrainiens, cela allait de soi, "mais il faut le faire de manière réfléchie et raisonnée", insiste-t-il. Il précise également, que ce n'est pas en lien avec des initiatives locales de certaines collectivités, comme par exemple, les cars affrétés par la Mairie de Bourges pour aller chercher des ukrainiens.
Cette ouverture d'un centre d'accueil, où les réfugiés pourraient rester trois nuits sur place, se fait en collaboration avec la Préfecture du Cher : "C'est suivi par la Préfecture ; ils accompagnent le projet, et c'est vécu en partenariat avec le foyer St François de Bourges - qui prend la responsabilité de cet accueil et de cet hébergement -, et en partenariat avec le Secours Catholique et l'Ordre de Malte. Ce qui permet d'avoir un lieu où les services de l'État, les services administratifs, médicaux et psychologiques peuvent se retrouver ensemble, et faire un accueil sérieux, raisonnable et raisonné de chaque famille ukrainienne qui arrive", détaille Mgr Beau.
Alors où se situera ce centre d'accueil ? Rue Bourdaloue à Bourges, au sein du couvent des sœurs de l’Immaculée Conception. Les quatre sœurs originaires de Ouagadougou sont arrivées à Bourges depuis un an, et ont accepté de prêter main forte à l'accueil des réfugiés, avec l'aide des bénévoles des autres associations partenaires. L'État orientera ensuite les réfugiés vers des accueils collectifs.
Mais qu'en est-il alors des personnes qui veulent mettre à disposition une chambre ou un logement pour les réfugiés ukrainiens ? Mgr Beau les avait invité à se faire connaître en contactant le secrétariat de l'archevêché. Pourquoi cette démarche ? Parce que l'évêque de Bourges souhaite les accompagner : "J'ai invité chaque famille à être prudente, parce que cela ne doit pas être que de la générosité ; il faut mesurer combien l'accueil d'une autre famille, qui a vécu sous les bombardements, peut déstabiliser leur propre famille. Cela a aussi un coût financier qu'il faut mesurer, et actuellement nous ne savons pas la durée de l'accueil. L'État est aussi très prudent pour l'accueil en famille", explique Mgr Beau.
À chaque fois, l'évêque de Bourges a redirigé les familles volontaires vers la Préfecture du Cher, et si toutefois elles sont amenées à accueillir des réfugiés, il souhaite pouvoir les soutenir moralement et spirituellement dans cet acte de solidarité.
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