Le succès du scoutisme en France

Le retour à la nature, l'adaptation à une vie en communauté, le service et la débrouillardise, voici les caractéristiques du scoutisme. Sa pédagogie est celle de faire grandir les jeunes, que le plus grand protège le plus faible. Le but du scoutisme est de faire devenir adulte les jeunes, tout en faisant un pas de côté, autrement qu'à l'école, en les emmenant dans les bois pour leur faire vivre des aventures par le jeu et qui leur permettent de grandir et de donner le meilleur d'eux-mêmes. A l'origine de ce mouvement de jeunesse, Robert et Olave Baden Powell, fondateurs et fondatrices du scoutisme et du guidisme, le premier camp des jeunes garçons a lieu à l'été 1907. Le scoutisme a essaimé et des mouvements scouts sont nés dans le monde entier. Il est toujours très populaire aujourd'hui, puisqu'il y a autant de scouts en France qu'il y a 50 ans ou 60 ans. Il correspond véritablement à une attente des familles et des jeunes pour faire vivre la jeunesse. 

Le secret de la réussite et de l'engouement autour du scoutisme 

Le secret, est qu'il fait vivre aux jeunes des aventures, qu'il permet aux jeunes de donner le meilleur d'eux-mêmes dans un autre cadre que celui d'école ou d'une association sportive. Qu'il les fait vivre en équipe, dans une vraie solidarité entre eux et dans une vraie responsabilisation. Il n'y a pas tant de lieu que ça dans les expériences que vivent les jeunes dans notre société, où on leur fait confiance, où ils sont responsables, avec beaucoup d'autonomie. 

Un sondage de l'IFOP, publié en septembre 2024, indique que les anciens scouts sont plus engagés dans la société que les autres et qu'ils sont plus heureux que le reste de la population. Cet engagement dans la société s'explique notamment à travers la promesse, puisque lorsque l'on devient scout, on promet de l'être toute sa vie! Les scouts se rappellent qu'ils ont appris à vivre un peu autrement que dans la société, à vivre avec et pour les autres. Le nœud sur notre foulard rappelle l'esprit de service. 

C'est un apprentissage qui est vécu par les jeunes dans les différents mouvements et ça marque la vie. C'est très beau quand on est jeune de découvrir la vie scoute et de se prononcer par rapport à un idéal scout et de s'engager. C'est aussi un lieu d'apprentissage, de la parole donnée, de l'engagement, de la promesse. C'est vraiment structurant pour un enfant, pour un adolescent et ça marque nos parcours de vie, toute notre vie, ça nous marque. 

Le scoutisme comme lieu d'évangélisation 

Le scoutisme permet à des jeunes de vivre la foi avec des pères, avec d'autres jeunes. Ce qui est d'autant plus important aujourd'hui puisque les jeunes catholiques sont un peu moins nombreux et disséminés dans leur classe ou pour les chefs dans leurs amphithéâtres d'université. Ils sont avec d'autres jeunes et ils ont un lieu où ils peuvent vivre leur foi au quotidien, tous ensemble avec le groupe réuni ou avec la patrouille ou l'équipe et c'est vraiment très pertinent. De plus en plus de jeunes découvrent par les scouts l'évangile, Jésus Christ, Dieu, l'Eglise et ils sont nombreux, de plus en plus nombreux, à demander le baptême par les scouts. Cela émerge depuis quelques années, il faut accompagner ses jeunes, et c'est une promesse. 

On compte trois mouvements au sein du scoutisme catholique, les Scouts et Guides de France, les Guides et Scouts d'Europe et les Scouts Unitaires de France. Comme des frères et sœurs, ces branches ont tendance à se chamailler. Néanmoins, on observe une complémentarité entre ces mouvements et dans leurs propositions du scoutisme. 

Moi qui ai connu les différents mouvements dans mes missions de prêtres, en accompagnant différentes unités, je peux dire que ce sont les mêmes fondamentaux scouts qu'on retrouve dans chacun des mouvements, les mêmes intuitions du scoutisme et du scoutisme catholique. 

Cela est décliné de manière différente à travers l'interprétation des intuitions de Baden Powell et de la pédagogie scout. Pour l'Église catholique, c'est plutôt une opportunité de toucher différents styles de familles, dans différentes régions. 

L'Assemblée plénière, à Lourdes a réunie les différents responsables nationaux et les évêques. Ils leur ont donné envie de continuer à les soutenir et à accompagner leur insertion dans la vie ecclésiale, et à leur envoyer des missionnaires pour accompagner leur croissance humaine, spirituelle et ecclésiale, ainsi que leur insertion dans l'Église. Elle a été un vrai signe de communion, d'unité et de complémentarité assumée, c'est-à-dire qu'on a le droit d'être fiers de qui on est et un scout apprend à être frère, sœur d'un autre scout. Enfin, elle a été l'occasion pour les évêques d'exprimer leur reconnaissance et gratitude pour tous les chefs qui s'engagent auprès des jeunes. Cela est merveilleux de voir, comment un jeune adulte, donne autant de temps pour les plus jeunes, pour qu'ils grandissent. 

La dimension spirituelle du scoutisme en France 

En France, les scouts ne sont pas tous chrétiens, ils sont aussi laïcs, bouddhistes, juifs ou musulmans, pourtant la dimension spirituelle du scoutisme s'étend à l'ensemble des mouvements scouts. Parce qu'elle est structurelle de la pédagogie scoute, parce qu'elle a été pensée comme ça. Les mouvements catholiques de scoutisme ont choisi que cette dimension spirituelle soit vécue dans le lien avec l'évangile et en étant des mouvements d'église, reconnus par elle, encouragés par elle. Donc la vie spirituelle est vécue comme le pouce dans la main, c'est-à-dire acculée aux différentes dimensions, plus qu'elle n'est un en-plus.