Le 1er tour des élections législatives dimanche a été marqué par la victoire du RN, arrivé largement en tête. Le parti d’extrême-droite espère décrocher une majorité absolue le 7 juillet, mais les désistements peuvent rebattre les cartes. Sans majorité à l'Assemblée nationale, la France pourrait aussi plonger dans une crise institutionnelle inédite.
En l'état, les projections des instituts de sondage anticipent une majorité relative d'au moins 240 sièges, voire une courte majorité absolue pour le Rassemblement National, arrivé en tête du premier tour des législatives. Toutefois, ces projections sont faites avant désistements. Tout plutôt que le "projet funeste" du RN, c'est la ligne défendue par le Premier ministre, Gabriel Attal. Mais la majorité sortante peine à s'exprimer d'une seule voix quand il s'agit de soutenir un candidat LFI. Entre les partisans du ni-ni, ceux qui font "du cas par cas" et ceux qui, à l'aile gauche de la Macronie, ne posent pas de conditions.
"Il est très difficile de regarder ce que peut-être une dynamique électorale entre les deux tours. Le scénario le plus probable, c'est celui d'une crise de régime. Parce qu'il n'y aura pas de majorité et on n'est pas dans une culture politique, où l’on finit par trouver une solution pour sortir d'une telle situation. Contrairement à d'autres pays, en Allemagne ou en Belgique. Et ce n'est pas l'état d'esprit des Français aujourd'hui" estime sur RCF Jean-Pierre Denis, journaliste et directeur du développement éditorial du groupe Bayard.
"C'est au moins une année bousculée que nous avons devant nous. S'il y a une assemblée qui n'a pas de majorité, on ira dans un an vers une nouvelle élection. L'autre hypothèse, c'est une victoire du Rassemblement national. Alors oui, on rentre profondément dans une période de troubles" ajoute Bernard Gorce, journaliste au quotidien La Croix. "Ca restera comme l'une des pires erreurs politiques commises dans l'histoire de nos républiques" ajoute Jean-Pierre Denis.
Ces législatives inquiète aussi à l'étranger. Lundi le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est alarmé d'"une tendance dangereuse" pour l'Europe, évoquant le contexte d'une montée des droites radicales et l'influence russe au sein de ces partis.
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