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Législatives dans le Rhône : les réactions au lendemain du 1er tour (matinale spéciale)

Un article rédigé par la rédaction RCF Lyon - RCF Lyon, le 1 juillet 2024 - Modifié le 1 juillet 2024

Forte poussée du Rassemblement national, candidats du Nouveau Front populaire en tête à Lyon, une majorité présidentielle affaiblie : RCF Lyon était en direct ce lundi 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives anticipées, provoquées par la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin 2024. Réactions et analyses.

Législatives anticipées 2024 - © visuel RCF Lyon - photo Bastien Nvs via UnsplashLégislatives anticipées 2024 - © visuel RCF Lyon - photo Bastien Nvs via Unsplash

Un scrutin à la participation historique de 71,84 % : dans le Rhône comme ailleurs, la poussée du Rassemblement national est significative, mais à Lyon intra-muros, c'est le Nouveau Front populaire qui arrive en tête dans les quatre circonscriptions de la ville, où l'écologiste Marie-Charlotte Garin a même été élue dès le premier tour dans la 3e. Dans le camp d'Emmanuel Macron, le second tour sera difficile pour les 7 députés sortants, alors que le parti Les Républicains confirme son recul dans le département.

Au programme dimanche 7 juillet, 6 duels, 6 triangulaires et même une quadrangulaire : tout reste très ouvert dans le Rhône.

La rédaction de RCF Lyon s'est mobilisée lors de la soirée électorale ainsi qu'en matinale le 1er juillet, au lendemain du scrutin. Réécoutez nos éditions spéciales avec les résultats du Rhône, du Roannais et du Nord-Isère, nos reportages, les analyses de Gilles Thevenon, enseignant en sciences politiques à HEIP Lyon, ainsi que les réactions de candidats avec nous en studio : Cédric Mermet, délégué départemental adjoint de la fédération RN du Rhône et candidat dans la 14e circonscription, Cyrille Isaac-Sibille, député sortant MoDem de la 12e circonscription, Boris Tavernier, candidat Nouveau Front Populaire dans la 2e circonscription, et Thomas Rudigoz, député sortant Renaissance dans la 1re circonscription.

 

La première partie de notre matinale spéciale :

Émissions spéciales · RCF LyonLégislatives 2024, notre émission spéciale (partie 1)
Cyrille Isaac-Sibille, député de la majorité présidentielle candidat à sa réélection dans la 12e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Cyrille Isaac-Sibille, député de la majorité présidentielle candidat à sa réélection dans la 12e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Cédric Mermet, délégué départemental adjoint de la fédération Rassemblement national du Rhône et candidat dans la 14e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Cédric Mermet, délégué départemental adjoint de la fédération Rassemblement national du Rhône et candidat dans la 14e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Gilles Thevenon, politologue - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)

Une vague gaulliste des années 1960, mitterrandienne en 1981, puis macroniste en 2017 : sept ans après, le politologue Gilles Thevenon constate « une vague bleu marine en tête dans toute la France sauf dans quelques régions, dont notamment la métropole de Lyon », et précise que « par le jeu du scrutin majoritaire, souvent retardateur, la présence de ce mouvement est souvent un accélérateur qui rend très difficiles les résistances ».

L'enseignant en sciences politiques à HEIP Lyon, rappelant les crises successives et le sentiment d'insécurité, insiste sur la diversification de l'électorat RN ces dernières années : « Nous ne sommes plus en 1984 : le Rassemblement national n'a plus rien à voir avec le Front national de Jean-Marie Le Pen, ses outrances verbales et "l'effet Le Pen" ».

Les Français se sont sentis concernés par cette dissolution décidée par le président de la République.

L'union à gauche, née très rapidement après l'annonce de la dissolution, est dans « une dynamique évidente : 28 %, c'est plus que la Nupes de 2022 », rappelle Gilles Thevenon. À Lyon, les candidats du Nouveau Front Populaire sont arrivés en tête dans les quatre circonscriptions de la ville : Anaïs Belouassa-Cherifi obtient 42,40 % des voix dans la 1re, Boris Tavernier, dans la 2e, atteint presque - à 200 voix près - le seuil de l'élection au premier tour avec 49,65 %, l'écologiste sortante de la 3e circonscription Marie-Charlotte Garin est élue avec 51,51 % des suffrages exprimés, et la socialiste adjointe à la mairie de Lyon Sandrine Runel est également en tête avec 38 % dans la 4e circonscription.

« Pour le premier tour, on compte les voix, pour le second tour, on compte les sièges », simplifie le politologue, évoquant la semaine d'entre-deux-tours qui s'ouvre. L'enjeu ? « C'est la majorité : soit il y a une majorité absolue pour l'un des deux camps, soit il y a une absence de majorité ou une majorité relative, ça change tout pour la formation du gouvernement par la suite ».

 

Au-delà de cet îlot de gauche du vote de centre-ville métropolitain, ce premier tour est une « très grande satisfaction » pour Cédric Mermet, délégué départemental adjoint de la fédération Rassemblement national du Rhône et candidat dans la 14e circonscription (Vénissieux, Feyzin, Saint-Fons) obtenant 28,21 % des voix derrière le député La France insoumise sortant Idir Boumertit en tête avec 48,78 % des suffrages.

« Cette élection a un enjeu central, très concret [...], nous parlons de la vie concrète des Français » : pour le candidat RN, la dynamique européenne « s'amplifie » avec cette union des droites entre candidats RN et LR alliés derrière Éric Ciotti.

La République, c'est notre projet, une République fraternelle.

Sur l'union des gauches ? Pour Cédric Mermet, le Nouveau Front populaire « est évidemment notre adversaire principal », un projet « extrêmement dangereux pour les Français », dénonçant « des gens totalement hors-sol » à l'évocation des militants réunis hier en centre-ville de Lyon.

 

« Ce matin, c'est un petit peu une gueule de bois » : bilan mitigé pour Cyrille Isaac-Sibille, candidat de la majorité présidentielle qui obtient 28,97 % dans la 12e circonscription derrière la candidate écologiste du Nouveau Front populaire Lucie Gaillot-Durand et ses 30,02 %. Depuis 3 semaines qu'il fait campagne pour sa réélection, le député MoDem remarque face au RN Cédric Mermet n'avoir « jamais vu la candidate du Rassemblement national » dans sa circonscription : « Je n'ai vu ni la candidate, ni aucun militant ».

« On se rend compte, au niveau français, que la "France périphérique" s'est exprimée hier », constate l'élu, et se dit « toujours optimiste pour le 2e tour, à partir du moment où on peut faire un arc des républicains en mettant de côté les extrêmes, d'un côté le Rassemblement national, de l'autre côté la France insoumise ».

Comment la majorité présidentielle aborde-t-elle ce second tour ? Cyrille Isaac-Sibille insiste sur la position de la majorité présidentielle, « très claire : on ne souhaite pas que le RN soit majoritaire. Comme le disait François Bayrou, on va analyser au cas par cas pour faire en sorte que le meilleur candidat puisse être opposé au candidat du RN pour l'emporter au deuxième tour ».

 

La deuxième partie de notre matinale spéciale :

Émissions spéciales · RCF LyonLégislatives 2024, notre émission spéciale (partie 2)
Boris Tavernier, candidat Nouveau Front Populaire qualifié pour le 2nd tour dans la 2e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Boris Tavernier, candidat Nouveau Front Populaire qualifié pour le 2nd tour dans la 2e circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Thomas Rudigoz, député sortant Renaissance de la 1re circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)
Thomas Rudigoz, député sortant Renaissance de la 1re circonscription - © RCF Lyon (Grégoire Soual-Dubois)

« C'est difficile d'avoir le sourire ce matin », reconnaît Boris Tavernier, candidat Nouveau Front Populaire qualifié pour le 2nd tour dans la 2e circonscription, qui comprend le 1er et le 4e arrondissement, la Presqu'île et La Duchère, largement en tête dans ce premier tour, remerciant quand même les électeurs mobilisés sur sa circonscription. Issu du monde associatif, le novice en politique rate de peu l'élection au 1er tour avec 49,65 % des voix obtenues devant le candidat de la majorité présidentielle Ensemble Loïc Terrenes (25,12 %).

Je crains pour le monde associatif, pour le monde de la solidarité, pour les plus précaires qui souffrent tous les jours un peu plus.

« J'ai vu le RN arriver, mais j'ai surtout vu des villes disparaître, donc effectivement on n'a pas répondu à ça : on n'a pas répondu à la désindustrialisation, on n'a pas répondu aux besoins et aux attentes des gens, donc il y a là une urgence dans la ruralité, dans le péri-urbain, mais bientôt dans nos villes », déplore Boris Tavernier comme un constat d'échec des politiques publiques des dernières décennies. Le candidat de gauche appelle à un vote contre l'extrême-droite : « Le RN a raflé beaucoup plus que ce qu'on imaginait, et c'est très très inquiétant pour notre démocratie [...] : il faut qu'on se mobilise, qu'il y ait un vrai front républicain »

 

« Incontestablement, c'est un très mauvais score » au niveau national pour la majorité présidentielle, déplore Thomas Rudigoz, député sortant Renaissance en position difficile dans la 1re circonscription, qui comprend le 5e arrondissement, mais aussi Confluence, Gerland, Vaise et Grand Trou. À l'issue de ce premier tour, l'élu se place 2e position avec 29,72 % des voix derrière Anaïs Belouassa-Cherifi, candidate du NFP arrivée largement en tête avec 42,40 % des suffrages exprimés. La dernière ligne droite sera ardue, car une triangulaire se profile avec un candidat du RN, Laurent Mouton, qui a réussi à obtenir 18,10 % des voix : « Pour moi, c'est une claque aussi d'avoir un RN aux portes du pouvoir : moi je me suis toujours battu contre cette famille politique ».

Un échec du macronisme ? Le député lyonnais préfère défendre le bilan présidentiel : « Pendant ces 7 ans, beaucoup de choses ont été faites : on a notamment réussi à lutter contre un mal français, un mal de notre société moderne qu'est le chômage, on a créé 2,5 millions d'emplois ».

« On va continuer le combat », assure Thomas Rudigoz.

Je pense qu'il faut que l'ensemble des partis politiques qui font aussi du RN un épouvantail se remettent en question : moi j'ai vécu pendant les deux dernières années à l'Assemblée nationale des moments terribles à cause de LFI, qui ont été, pour moi, des facilitateurs de la respectabilisation du Rassemblement national.

 

Trois minutes d'analyse des résultats dans le Rhône :

Émissions spéciales · RCF LyonLégislatives : les résultats 2024 dans le Rhône
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