Vendée
Qui sont les candidats, quels sont les sujets forts de chaque circonscription ? Pour vous aider à y voir plus clair dans les élections législatives du 12 et 19 juin, cette semaine RCF vous résume les enjeux de chaque circonscription une à une. Aujourd’hui, la première circonscription.
Elle va de Sallertaine à l'Ouest à Sainte-Cécile à l’Est. De Venansault au Sud à L’Herbergement au Nord. La première circonscription, « La Roche nord-Challans », c’est tout le nord du département : 35 communes au total.
Pour ces élections législatives, 12 candidats s’affrontent pour le poste de député et sa place dans l’hémicycle, car il n’en restera qu’un.
Des candidats assez variés : de l’extrême droite à l’extrême gauche, toutes les couleurs politiques sont représentées. Avec des partis bien implantés, comme le Rassemblement National ou la République en Marche. Mais, aussi, des plus petits partis, moins connus, comme le Mouvement écologiste indépendant ou Allons Enfants, un mouvement de jeunes de moins de 30 ans.
De droite à gauche, voilà comment ils sont répartis : quatre formations d’extrême droite envoient un représentant. Une personne se présente pour la droite et les centriste. Même chose pour la majorité présidentielle et la nouvelle union de gauche. L’extrême gauche, avec Lutte Ouvrière envoie un candidat. Les autres partis sont un peu plus compliqués à placer sur l’échiquier politique : trois candidats se présentent sous une bannière écologique mais leurs programmes varient entre conservateurs et progressistes.
Même avec plus de partis d’extrême droite et écologistes qui se présentent, comme partout dans le pays, on ne s'attend pas à la même surprise qu'en 2017 dans cette circonscription.
Pour rappel, depuis les années 1970, la première circonscription a toujours élu un candidat de droite, un équivalent du parti Les Républicains qui existait à l’époque. Elle est aussi très fidèle a ses députés : Jean-Luc Préel a été leur représentant pendant 24 ans !
Mais, il y a cinq ans, à la surprise générale, le président du conseil départemental Alain Leboeuf est battu par Philippe Latombe, un inconnu venu de Nantes et investie par la toute jeune République En Marche d’Emmanuel macron. Un séisme.
En tant que sortant, Philippe Latombe fait facilement figure de favoris. Ne serait-ce que parce que qu’on connait son nom. C'est par exemple moins le cas pour Arthur Dubois, le candidat du Parti animaliste.
Pour Freddy Roy, spécialiste en communication politique et chargé de cours à la Sorbonne Paris Nord ainsi qu’à l’ICES, sa présence au deuxième tour est une évidence :
« Philippe Latombe a été élu avec 60% des voix la dernière fois. Emmanuel Macron a fait 36% des suffrages au premier tour de la présidentielle, contre 23% pour Jean-Luc Mélenchon par exemple. C'est une base solide. »
Une autre candidature à surveiller, celle de Lucie Etonno. Elle est conseillère régionale pour Europe Ecologie Les Verts, cheffe de file du parti dans le département. Elle est La grande figure présentée par la NUPES en Vendée. Mais elle ne convainc pas tout à fait Freddy Roy :
« Il y a une confusion entre être élu sur une liste, comme à la région, et être élu pour son nom. »
Le RN de Marine le Pen est arrivé en tête dans huit communes de la première circonscription, presque un quart. On se demande à quel point cette réussite du Rassemblement National aux présidentielle se traduit sur le terrain des législatives. En 2017 Marine Le Pen a remporté un tiers des voix vendéennes, mais son candidat dans la première circonscription n'a reçu que tout juste 9% des votes.
Si vous habitez dans la première circonscription, vous devriez commencer à recevoir leurs professions de foi. Si vous êtes un peu pressés, vous pouvez aller les chercher sur internet. A l’exception de celle de Lila N’dong, candidate RN, elles sont toutes disponibles sur le site programme-candidats.interieur.gouv.fr
Beaucoup de sujets reviennent. Dans les enjeux nationaux, il y a par exemple la réforme des retraites ou la citoyenneté. On retrouve cette dernière dans cinq des douze programmes.
A RCF, nous avons fait le choix de vous parler des enjeux locaux, avec des archives de nos reportages des derniers mois. Dans la première circonscription, la santé est un sujet clé. Depuis des mois, les urgences des hôpitaux vendéens sont débordés, le personnel fatigué et en attente de réforme. C’est ce que demande le Docteur Charles Janière. Urgentiste à l’hôpital de Challans depuis cinq ans, il a vu sa charge de travail augmenter. La faute au désert médicaux, à la population vendéenne vieillissante, mais aussi à l’attractivité touristique vendéenne qui rend l’été particulièrement dur :
« L'été, on double notre activité au niveau des urgences. On se retrouve avec des patients qui attendent cinq ou six heures avant de voir un médecin. On a l'impression d'être maltraitants malgré nous. »
Des difficultés auxquels presque tout les candidats aux législatives veulent répondre. De Jean François Hée du parti des patriotes à Vincent Pilet du mouvement pour la ruralité, tout le monde s’empare du sujet.
C’est un sujet à l’intersection entre l’écologie et l’économie et le nord de la Vendée est touché par l'épisode de grippe aviaire récent. Onze millions de volailles ont dû être abattus dans le Grand Ouest. L’épizootie est maintenant passée. Depuis le 1er juin, le secteur de Challans est le premier à pouvoir repeupler ses élevages. Pascal SACHOT, porte-parole confédération paysanne Vendée, évoquait il y a deux mois le besoin de repenser l’élevage de façon globale sur le territoire :
« L'Etat n'a pas anticipé correctement cette crise dans le département alors que les risques étaient connus. Nous souhaitons un moratoire sur plusieurs pratiques d'élevage pour limiter la densité des populations de bêtes. Ca réduira les risques d'épidémie. »
Autre sujet qui se retrouvent dans ces professions de foi : la sécurité, pris en main par Eric Mauvoisin Delavand du parti Reconquête.
Pour les législatives c’est important d’avoir ce chiffre en tête, parce que des triangulaires sont possible. Les candidats qui auront les deux meilleurs scorent iront au deuxième tour. Mais si le troisième a réuni plus de 12,5% de voix d'inscrits, il est aussi qualifié pour le deuxième tour. Donc plus l’abstention est basse, ou la participation haute, si on retourne le problème, plus ce scénario est probable. Peu probable tout de même, même si les vendéens sont connus pour beaucoup se déplacer pour aller voter : 78% ont voté au premier tour des élections présidentielles. Aux législatives de 2017, il y a quand même 47% des votants de la première circonscription qui ne se sont pas déplacés jusqu’au bureau de vote.
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