Si les soignants engagés dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus manquent encore de masques de type FFP2 ou chirurgicaux, l'ensemble de la population pourrait se voir imposer le port du masque. Dans son allocution de lundi 13 avril, en effet, Emmanuel Macron a affirmé que "l’État devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public". Si le port systématique du masque, notamment dans les transports en commun, est à l'étude, les Français se sont lancés massivement dans la fabrication de masques. Un élan de solidarité qu'il faut toutefois canaliser.
Ils ne sont pas aussi perfectionnés que les masques FFP2 ou chirurgicaux, mais les masques artisanaux peuvent tout de même être efficaces, selon le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue et fondateur du site internet Mon tissu masque : "Je suis persuadé que le plus mauvais des masques bien utilisé c'est plus de 50% de protection."
Si fabriquer un masque "grand public" est à la portée de tous, il y a tout de même des règles à respecter. L'Association française de normalisation (Afnor) a publié un document à destination des industriels, artisans et particuliers. Entre le 27 mars et le 3 avril, il a été téléchargé plus de 300.000 fois (dans sa version française) - ce "cahier des charges" existe en anglais, en espagnol ou en allemand. Réalisé avec l’aide de nombreux experts, il détaille de manière très précise la fabrication d’un masque mais aussi la façon dont il faut le porter, puis le retirer.
Particuliers et entreprises s'appuient sur le cahier des charges de l'Afnor. C'est le cas d'Armor-Lux, entreprise de textile installée à Quimper. "On a reçu une demande extrêmement importante de masques, explique son directeur de la communication Grégoire Guyon, qui nous a conduit à demander à une trentaine d'opératrices de confection de revenir travailler pour fabriquer des masques en tissu." Depuis le 14 mars, l’activité principale de l'entreprise était à l’arrêt, désormais elle produit entre 3 et 4.000 masques par jour. "L'idée étant de contribuer à notre niveau et avec nos moyens à l'élan de solidarité nationale."
La fabrication des masques est un moyen concret et accessible de se montrer solidaire et de participer à l'effort national. C'est même un véritable engouement qui a suscité un "afflux d'informations" sur le Web : le collectif Couturières solidaires a justement été créé pour "canaliser toutes les bonnes volontés" et "donner les bonnes pratiques", comme l'explique Marine Prevet, membre du collectif en Ille-et-Vilaine.
Collecte des tissus, fabrication et distribution des masques : un peu partout en France, les "Couturières solidaires" font en sorte que de livrer les masques tout en respectant les règles du confinement. La distribution des masques, c'est aussi la préoccupation de l'Afnor, qui a lancé une plateforme pour mettre en relation ceux qui ont besoin de masques et ceux qui en fabriquent. Rappelons Les pharmacies en effet ne sont, pour l’instant, pas autorisées à vendre des masques aux particuliers.
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