En ce mois de mars 2024, l’entreprise alsacienne de textile Labonal fête ses 100 ans. Basé à Dambach-la-ville, comme depuis son origine, Labonal a traversé ce centenaire, avec des hauts et des bas. Alors quel avenir, quels projets pour la suite ?
On en parle avec son PDG, Dominique Malfait
RCF Alsace : Qu'est ce qu'on peut retenir d'un siècle d'histoire ?
Dominique Malfait : Il y a plein de choses à retenir. C'est que c'est une très, très belle histoire qui a démarré en 1924 par un fabricant de chaussettes en Russie qui s'appelait Salomon Lipovski. I est parti de la Russie, qui s'est implanté en France, qui a démarré petitement son activité ici et qui a eu toute son apogée dans l'après guerre puisque l'entreprise a culminé à plus de 1000 personnes après cette période.
RCF Alsace : Qu'est ce que représente aujourd'hui Labonal ?
Dominique Malfait : Aujourd'hui, c'est entre 80 et 100 personnes. Suivant les périodes, c'est 1 200 000 paires de chaussettes produites par an. C'est un marché qui est difficile, qui a beaucoup évolué depuis un siècle puisque aujourd'hui, 95 % de la production est délocalisée dans les pays à bas salaires. Et nous, on s'efforce de maintenir l'activité en France, de maintenir notre savoir faire en France parce qu'on est persuadé qu'on est dans la bonne voie par rapport à l'environnement, au savoir faire, à la qualité des produits. Donc c'est pour ça qu'on maintient notre activité. Mais c'est pas simple, surtout dans une période de crise.
RCF Alsace: Quels sont vos projets pour la suite ?
Dominique Malfait : Alors pour l'instant, on a eu un gros programme déjà d'investissements sur 2023 qui permet de moderniser l'outil puisque clairement la production française est chère.
Mais la technologie aujourd'hui nous permet d'automatiser, donc de rendre le produit moins cher. Il faut qu'on produise moins cher en France, on sera jamais compétitif par rapport à la Chine ou au Bangladesh, mais quelque part on a un produit de qualité et je pense que l'avenir nous donnera raison sur notre stratégie.
On veut ouvrir notre usine au grand public parce que quand quelqu'un visite notre entreprise, il se rend compte que derrière il y a des belles matières, il y a de l'humain et de la technologie. Et tout ça fait que quand les gens sortent d'une visite chez nous, ils disent en fait, la chaussette, elle est pas si cher que ça parce que derrière ils savent ce qu'il y a dans le produit et c'est notre meilleure publicité.
On n'a pas les moyens de faire des publicités nationales importantes, mais ouvrir nos portes, on sait faire. Donc voilà, c'est un peu la stratégie de l'année à venir, c'est de développer notre tourisme industriel. On a un gros projet sur le tourisme industriel, on a la chance d'être situé sur la Route des vins, donc on a plein de touristes qui passent devant chez nous. On veut juste les faire rentrer. On a la chance, on est sur un produit que tout le monde consomme, donc personne ne peut dire : je ne suis pas concerné par votre produit.
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