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Les femmes et les JO : une victoire d’Alice Milliat

Un article rédigé par Isabelle Berger - RCF Pays de l'Ain, le 26 juillet 2024 - Modifié le 26 juillet 2024
Dans le Co'AinLes femmes et les JO avec Michèle Vianès, présidente de Regard de femmes

Les Jeux Olympiques d'été Paris 2024 ouvrent ce 26 juillet et se déroule jusqu'au 11 août. Ils seront suivis par les Paralympiques du 28 août au 8 septembre. La première participation officielle des femmes aux Jeux Olympiques date de 1926, soit près de 30 ans après la création des Jeux Olympiques modernes par Pierre de Coubertin en 1896. Michèle Vianès, présidente de l’association « Regard de femmes » revient sur l’histoire de cet évènement.
 

Alice Millat ©DRArchivesAlice Millat ©DRArchives

Alice Milliat est une pionnière !

 

Née en 1884, elle a milité dès le début du XXe siècle pour que les femmes puissent participer aux Jeux Olympiques, malgré l'opposition extrêmement forte de Pierre de Coubertin.
C'est à Londres, quand elle avait 20 ans, qu’elle découvre le combat des suffragettes pour l'égalité femmes-hommes, et pour la pratique du sport féminin. Elle-même pratique l'aviron. Quand elle rentre en France, elle va s'inscrire dans un club féminin, mais celui-ci ne propose que de la gymnastique. Elle s'engage donc d'abord dans le bureau de l'association, elle en devient présidente en 1915 ; Elle en diversifie toutes les activités, athlétisme, basket, football, et même une version adaptée du rugby.

 

C'est en 1917 qu'elle organise le premier championnat d'athlétisme, puis le premier match de foot féminin officiel. En 1919, elle participe à la création de la Fédération des Sociétés Féminines du Sport, reconnue d'utilité publique.

 

Elle va mettre sur pied la première équipe de France de foot en 1920, qui rencontre l'équipe d'Angleterre devant 25 000 spectateurs. Elle demande officiellement au comité international olympique d'intégrer des épreuves féminines. Il n'y a pas de réponse, donc elle décide d'organiser les premiers JO féminins elle-même. Michèle Vianès s'offusque :

 

Pierre de Coubertin a déclaré que l'Olympiade féminine serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Et comme si ça ne suffisait pas, il a ajouté que le rôle des femmes est d'applaudir les hommes ! Donc Alice Millat a du prouver que les sportives sont capables de conduire elles-mêmes leur destinée.

 

Cette pionnière organise donc des jeux olympiques féminins.

 

Et c'est là, à la fois grâce au succès des jeux mondiaux féminins et au départ de Pierre de Coubertin, que les membres du CIO décident une participation féministe à minima et invitent Alice Milliat à être membre du jury olympique.

 

Des femmes dans les délégations sportives...Une longue lutte !

 

Il a fallu attendre les Jeux Atlanta en 1996 pour que la Ligue du droit international des femmes agisse pour la présence des femmes dans toutes les délégations, et pour faire respecter l'article 50 de la charte olympique stipulant qu'aucune sorte de démonstration de propagande, qu'elle soit politique, religieuse ou raciale, ne soit autorisée dans un lieu, un site ou un emplacement olympique.

 

On voit que si, pour Paris 2024, le CIO a confirmé qu'il y aura une parité stricte entre les femmes et les hommes parmi les 10 500 athlètes qui participeront aux compétitions, il n'exige cependant pas le respect de la règle olympique. La République islamique d'Iran demandent que les femmes de la délégation iranienne soient voilées de la tête aux pieds et ne participent qu'à des disciplines non mixtes et qu'aux rangs compatibles. Autrement dit, qu'elles se soumettent au prosélytisme et à la propagande religieuse d'un pays appliquant un apartheid sexuel, y compris dans le stade olympique.

 

Pour Michèle Vianès, c'est là le non-respect absolu de la charte olympique par le CIO. 

 

Clémentine Geoffray ©CDOS Ain


Une diffusion médiatique inégalitaire.

Si le public regarde avec une même envie les sports masculins ou féminins, Michèle Vianès note que des chaines de télévisions tardent à retransmettre des épreuves féminines.

 

Le blocage vient plus des chaînes de télévision qui ne veulent pas retransmettre les matchs plutôt que des spectateurs. C'est d'autant plus dommageable qu'on sait très bien que les revenus importants du sport viennent des droits de retransmissions à la télévision. 

 

L'égalité salariale est encore un combat, parce que les écarts sont énormes. Michèle Vianès conclut :

 

Regard de Femmes se bat pour les femmes sportives, notre association revendique justement la présentation des événements de sport féminin à la télévision pour familiariser aussi bien le public que les jeunes filles et leur dire que oui, vous pouvez être des championnes sportives ! 

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