Les moustiques représentent traditionnellement une nuisance dans notre région. Récemment, principalement via l’expansion des échanges internationaux, de nouvelles espèces ont été introduites et peuvent être vecteurs de maladies graves. Cette émission a pour but de faire le point sur ce problème multiforme, ses évolutions récentes et dresser quelques perspectives, avec notre invité Frédéric Simard, directeur MIVEGEC (Université de Montpellier, CNRS, IRD).
De quoi s’agit-il ?
On peut distinguer espèces autochtones et espèces invasives. Ces deux groupes ont des dynamiques, des comportements et des habitats différents, dans un contexte de changement climatique. Les moustiques font partie intégrante de la biodiversité et ont toute leur place dans les écosystèmes naturels. Ces espèces, à forte capacité reproductive, sont capables d’évoluer très rapidement et de s’adapter à des environnements nouveaux
Où les trouve-t-on ?
Pratiquement partout sur la planète, de l’équateur aux zones boréales. Chez nous, traditionnellement davantage en zone humides, mais de plus en plus en zone urbaines, surtout avec les espèces introduites.
Et quand ?
Principalement l’été, en fonction de la météo, mais plus longtemps en ville.
Pourquoi en parler ?
La notion de nuisance prend tout son sens avec l’exemple de la Grande Motte et la lutte contre le moustique de Camargue, l’Aedes. A l’inverse de la notion de confort, certains moustiques sont les vecteurs de plusieurs maladies graves. Si le paludisme, lié à l'anophèle, a disparu de nos contrées, nous sommes confrontés à l’apparition récente de maladies importées par l’intermédiaire du moustique tigre, telles que le Zika, le Chikungunya ou encore la dengue.
La lutte contre les moustiques évolue et tente de s’adapter à ces insectes. Le tout chimique a longtemps été le remède avec des pulvérisations à grande échelle d’insecticides, y compris en ville. Cette technique semble maintenant mise en cause, y compris en agriculture. Pourquoi ?
La recherche fait beaucoup de progrès sur la compréhension des mécanismes en jeu et de nouvelles techniques pourraient prendre le relais. Les techniques innovantes comme le TIS, ont un potentiel, non seulement sur les moustiques, mais aussi sur d’autres ravageurs, par exemple en agronomie.
Nous devons donc apprendre à vivre avec le moustique tigre comme nous vivons déjà avec nos moustiques autochtones et mettre en place une véritable gestion de risque sanitaire.
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