Les musiques anciennes ont-elles encore un avenir ?

Les JEMA (Journées Européennes des Musiques Anciennes), organisées par l’association Les Muses en Dialogue, ne se contentent pas des salles de concert classiques. Sylvain Sartre, directeur artistique de l’événement, explique ce choix : "Nous aimons mettre en résonance les musiques anciennes avec des lieux patrimoniaux : églises, théâtres, musées. Mais nous voulons aussi aller à la rencontre du public en sortant des cadres habituels."

Ce dialogue entre musique et patrimoine crée une immersion unique, où chaque note retrouve un écho historique et émotionnel. Cette approche permet également de rappeler que la musique ancienne est omniprésente dans notre quotidien, qu’elle soit utilisée dans des films, des séries ou des publicités.

Un répertoire entre tradition et modernité

Si certaines œuvres du répertoire ancien sont familières, l’objectif des JEMA est aussi de surprendre. 

"Il y aura évidemment des pièces connues, mais aussi des découvertes. Ce qui est passionnant, c’est la diversité des styles et des époques", souligne Sylvain Sartre.

Contrairement aux idées reçues, les musiques anciennes ne sont pas figées dans le passé. Elles évoluent à travers des interprétations modernes et des hybridations audacieuses. Certains artistes les revisitent avec des instruments contemporains, comme la guitare électrique, tandis que d’autres compositeurs s’inspirent directement de ces sonorités, à l’image d’Alexandre Astier pour la bande originale de Kaamelott.

Un genre en perpétuelle réinvention

Peut-on encore composer de la musique ancienne aujourd’hui ? 

"C’est comme la musique classique : on continue de jouer Mozart, Chopin ou Beethoven avec des approches nouvelles. Il en va de même pour les musiques anciennes", explique Sylvain Sartre.

L’intérêt réside dans l’interprétation, l’exploration des sonorités d’époque et la transmission de ce patrimoine à travers des pratiques renouvelées. En ce sens, la musique ancienne est tout sauf figée. Elle se réinvente, influençant des courants actuels et suscitant la curiosité des nouvelles générations.

Les JEMA le démontrent : loin d’être un vestige du passé, la musique ancienne continue de vibrer et d’inspirer. Un héritage vivant, toujours en quête d’avenir.