Depuis l’origine en 1994, la capitale malienne organise cet événement, en étroite collaboration avec la France qui finance entre autres la moitié des 500.000 euros de budget global. Et pour cette douzième édition, le Mali a pris les commandes exécutives de la Biennale.
C’est d'ailleurs une grande nouveauté. Pour la première fois, le commissaire ainsi que le directeur de l’exposition ont été nommés par le Mali. Preuve s’il en est que cet événement doit et veut devenir une vitrine internationale pour un pays économiquement pauvre et déchiré par les conflits. Cette Biennale est l’occasion pour le Mali de démontrer ses vertus et ses valeurs au travers de la culture.
Pour Patrick Giraudo, directeur délégué de l’Institut Français du Mali, joint par RCF, la culture est même le meilleur des atouts pour apaiser les tensions et rétablir un dialogue entre les communautés locales, mais également apaiser les tensions entre la France et le Mali. D’un point de vue culturel, en 25 ans, cette Biennale a consacré de nombreux artistes locaux, notamment Malick Sidibé, le premier Africain à avoir reçu le Lion d’or à Venise en 2007. Plus récemment, le Malien Foto Tala King Massassy, rappeur devenu photographe, a lui aussi été révélé par l’événement.
Pour cette Biennale, le Mali s’est lancé plusieurs défis dont celui de développer par ses propres moyens les quelques 1.300 clichés présenté au public. Un vrai défi pour le centre de formation à la photographie de Bamako, chargé des opérations, et son directeur Youssouf Sogo-Dogo.
Après les performances techniques, le Mali a également placé la barre haute en matière de contenus artistiques. La libre circulation des personnes en Afrique, le massacre de Kazal en Haïti en 1969 ou encore la disparition des croyances africaines seront à l’honneur. Tout comme in fine, la situation de la femme en Afrique encore considérée comme un vrai tabou. Un acte de courage salué par Patrick Giraudo, directeur délégué de l’Institut Français du Mali.
Ironie de l’événement : les Rencontres de Bamako sont saluées par les instances internationales mais peinent à conquérir un public local. Ce qui reste, sans doute, leur plus grand défi.
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