Un peu plus de deux semaines après l’offensive du Hamas en Israël, l’heure est à la négociation. Le Hamas, qui a libéré deux otages américaines ce week-end, affirme encore détenir entre 200 et 250 otages. Si négocier avec une organisation terroriste semble illusoire pour la diplomatie occidentale, les pays concernés pourraient bien se servir du Qatar, élément clé dans une équation aux multiples inconnues.
Petite victoire pour le monde occidental. Ce week-end, le Hamas a libéré deux otages américaines, retenues depuis deux semaines dans la bande de Gaza. Un soulagement et un signe de la puissance qatarie. L’émirat est la fois proche des pays occidentaux, mais sait également travailler avec le Hamas.
Emmanuel Macron avait prévenu : “en fonction des discussions que je poursuivrai durant les prochains jours, j'envisagerai un déplacement. Simplement, je veux pouvoir essayer d’obtenir des choses utiles”. En voilà une chose utile : travailler à la libération d’otages français et occidentaux. Selon le décompte de l’armée israélienne, 210 otages sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Le dernier bilan du ministère des Affaires étrangères fait état de 30 ressortissants français tués et sept toujours disparus, avec “une présomption de prise en otage”.
En Israël, Emmanuel Macron doit arriver à convaincre et à trouver ce fameux “équilibre diplomatique”. Si une visite en Palestine paraît désormais largement improbable, le chef de État français peut s’appuyer sur le nouvel acteur clé de la région : le Qatar. “Il n’est pas possible de négocier directement avec le Hamas qui est un groupe terroriste”, admet Sylvie Bermann, ex-ambassadrice de France au Royaume-Uni, en Chine et en Russie.
On connaît l’influence du Qatar qui finançait tous les fonctionnaires du Hamas
En revanche, “on connaît l’influence du Qatar qui finançait tous les fonctionnaires du Hamas”, rappelle-t-elle. Tout ça était fait “avec la bénédiction d’Israël”. “Le Mossad [ndlr : le service de renseignement israélien”] était au courant. Il accompagnait les émissaires qataris dans la zone de Gaza”, raconte l’ex-ambassadrice. “Le Qatar est un petit pays et a fait le choix d’avoir une diplomatie très influente. Il joue sur les deux tableaux, à la fois en finançant les groupes terroristes [...] et en même temps a des relations excellentes avec les pays occidentaux. À cet égard, le Qatar a un rôle privilégié", révèle Sylvie Bermann. Un rôle privilégié dont compte bien se servir les pays occidentaux.
En ce sens, le pays est un élément clé dans la renégociation de libération d’otages. Remercié par les Etats-Unis et salué par Emmanuel Macron, l’État du Golfe persique a participé à la libération des deux otages américaines ce week-end.
Le Qatar a un rôle privilégié
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Qatar joue un rôle important dans un conflit au Proche et Moyen-Orient. “En Afghanistan, lorsqu’il y a eu cette débâcle américaine et le retrait total des troupes, c’est bien le Qatar qui a permis de libérer certains Afghans et de les faire rejoindre les pays occidentaux”, raconte Sylvie Bermann.
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