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Lorient : Jacques Stosskopf honoré pour ses actes de Résistance le 8 mai

Un article rédigé par Benjamin Baillemont - RCF Bretagne, le 7 mai 2024 - Modifié le 7 mai 2024

La ville de Lorient et l'Association philatélique armoricaine s'associent pour honorer le résistant Jacques Stosskopf ce mercredi 8 mai. Ce résistant méconnu a pourtant une histoire exceptionnelle.

Jacques Stosskopf, après son arrestation par la Gestapo © DMCA Jacques Stosskopf, après son arrestation par la Gestapo © DMCA

Lorient rend hommage à l'un de ses héros, mercredi 8 mai, jour de la victoire des Alliés. L'occasion de remettre en lumière l'histoire de cet homme s'étant illustré comme résistant : Jacques Stosskopf.

Le 1er septembre 1939, les armées du Troisième Reich franchissent la frontière polonaise. Un an plus tard, en juin 1940, les armées françaises capitulent. Le Morbihan est envahi du 18 au 22 juin. 

L'Amirauté allemande reconnaît rapidement l'importance du port de Lorient pour y installer ses sous-marins, les célèbres U-Boot. Ces derniers disposent ainsi d'une base parfaite d'où frapper la Royal Navy britannique.

Un Alsacien en Bretagne 

Jacques Stosskopf, alsacien d'origine, n'arrive à Lorient qu'en octobre 1939, un mois après le début de la Seconde Guerre Mondiale. Son rôle est de superviser les nouveaux bâtiments construits au sein de l'arsenal de Lorient.

En juin 1940, lorsque les Allemands prennent le contrôle du port, Jacques Stosskopf est maintenu en poste, et poursuit son travail. Celui-ci paraît même aux yeux des Lorientais être un collaborateur actif. Fin 1942, il est même hué par les habitants de la ville alors qu'il accompagnait un convoi d'ouvriers français.

Son origine alsacienne, et sa maîtrise de l'allemand, lui a facilité les contacts avec les autorités du Reich, notamment leur amirauté. Il a même obtenu une forme de confiance de leur part.

Résister, quitte à en mourir

La réalité est pourtant bien différente. Dès 1940, des officiers de l'armée française mettent en place le réseau Alliance, un réseau de renseignements secrets d'abord rattaché aux services britanniques. Ils fournissent à Londres des informations pour poursuivre la lutte, alors que le Deuxième Bureau français, la principale agence de renseignements du pays, a été officiellement dissout.

Jacques Strosskopf est alors approché dès septembre 1940 pour faire partie de ce réseau. Il fournit au réseau toutes les informations qu'il peut obtenir concernant les U-Boot, notamment pour permettre à l'amirauté britannique de les reconnaître, de connaître leur nombre et leurs mouvements. 

En 1943, le réseau Alliance est infiltré par des agents au service du Reich. En septembre, Stosskopf se sait en danger mais refuse d'abandonner sa mission. Le 21 février 1944, il est arrêté et déporté au camp du Struthof, dans le Bas-Rhin. Il est sommairement exécuté le 1er septembre 1944 par la Gestapo.

Une reconnaissance posthume

Les actes de Jacques Stosskopf ont été reconnus après la guerre. Il est promu par le Général de Gaulle commandeur de la Légion d'Honneur à titre posthume, en 1945.

Localement, son nom est donné à la base de sous-marin de Kéroman à Lorient, en 1946. Son nom par ailleurs toujours visible sur le bâtiment K1 de Lorient La Base.

La ville de Lorient lui offre un nouvel hommage en cette année 2024, en coopération avec l'Association philatélique armoricaine. Après une année 2023 dédiée au souvenir des bombardements de Lorient, et en prévision d'une année 2025 commémorant la libération de la poche de Lorient, des timbres, cachets et cartes postales à l'effigie de Jacques Stosskopf ont été produits. Une manière de faire prospérer le souvenir de ce héros de l'ombre. 

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