Le salon de l’automobile s’est refermé le 2 octobre dernier à Eurexpo. Un salon de l’automobile, dans une ville tenue politiquement par les écologistes, tout un paradoxe… Une ville en pleine mutation, et dont les choix politiques visent petit à petit à un meilleur partage de la voirie, entre pistes cyclables, piétonnisation, végétalisation et zone à faibles émissions. Une nouvelle répartition, au détriment de la voiture. Mais est ce que Lyon est devenue pour autant une ville anti-bagnole ?
Certains habitants font des choix drastiques, comme abandonner la voiture pour se déplacer dans Lyon et ses environs. C’est le cas de Robin, 54 ans : « Ça fait déjà un certain temps que j’ai abandonné la voiture, sauf contraintes de transports de personnes (...) et après une panne de scooter, c’est venu comme ça, le vélo électrique (...) pour aller au travail, les loisirs (...) j’ai 10/12 kilomètres à faire tous les jours, et ça se fait très bien. »
Une panne, mais aussi un regard critique sur ce qu’est devenu la circulation en ville depuis l’installation de l'exécutif écologiste à la tête de la ville de Lyon : « Oui, je confirme que Lyon est devenue une ville anti-bagnole (...) la transition écologique est compliqué, mais elle est nécessaire (...) mais c’est devenu infernal de circuler dans Lyon, infernal. »
L’objectif de meilleur partage de la voirie prôné par la ville de Lyon entraîne une problématique immédiate : la réduction du nombre de places de stationnements en ville. Une politique de stationnement vivement critiquée par Pierre Chasseray, président de l’association 40 millions d’automobilistes : « La stratégie politique mise en place à Lyon, c’est de tordre le bras de ceux qui possèdent une voiture et faire en sorte qu’ils n’en possèdent plus (...) les restrictions au nombre de carte de stationnement-résident par foyer, la tarification du stationnement en augmentation, la raréfaction des places de stationnement. Tout est en place pour limiter le nombre de véhicules qui peuvent accéder au cœur de ville. »
La suppression de places de stationnements, mais aussi le passage de la ville à 30km/h, la végétalisation, la piétonnisation de certains secteurs, ou encore la mise en place progressive de la zone à faibles… autant de mesures pour un objectif : la transition écologique.
Encourager et inciter les automobilistes à privilégier, quand ils le peuvent, les transports collectifs et les mobilités douces, pour préserver l’environnement. Une direction prise par la Ville de Lyon, et l’adjoint au maire à la mobilité, à la logistique urbaine et aux espaces publics Valentin Lungenstrass : « Je crois qu’il faut reprendre l’objectif : adapter Lyon au réchauffement climatique. Rééquilibrer et transformer l’espace public. Nous sommes dans un espace urbain dense, et pour sécuriser les modes de transports collectifs et les mobilités douces (...) la voirie, c’est 60 %, 70 % d’occupation par la voiture, et c’est donc sur ça qu’il faut prendre un peu de place pour rééquilibrer l’espace public. »
Entre urgence climatique et déplacements nécessaires, la ligne d’équilibre est fine pour contenter tout le monde. Lyon, anti-bagnole ? Chacun se fera son propre jugement.
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