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Marie Dorin-Habert : “Pour les JO, en 2030, on n'aura peut-être plus de neige !”

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF, le 5 décembre 2023 - Modifié le 8 décembre 2023
L'Invité local · RCF Savoie Mont-BlancMarie Dorin-Habert : "Le sport d'hiver est en sursis"

150 personnalités, 20 ONG ont signé une tribune listant 17 critères incontournables pour des JO 2030 réussis, en adéquation avec les limites planétaires. Des conditions strictes, du transport au logement, en passant par l’énergie ou le choix des sponsors. L’ancienne biathlète Marie Dorin-Habert, fait partie des signataires

Relais mixte de biathlon durant les JO de 2018 - ©CNOSF/KMSPRelais mixte de biathlon durant les JO de 2018 - ©CNOSF/KMSP

“Le sport d’hiver est en sursis”

 

Il peut paraître surprenant de voir une ancienne championne olympique monter au créneau pour dénoncer la tenue des JO dans son pays. Pourtant, Marie Dorin-Habert en est convaincue, “le sport d'hiver n'est pas en adéquation avec les limites planétaires”.

La championne dit en avoir souffert durant sa carrière et regrette qu'un nouveau modèle tarde à émerger. “Je suis un pur produit des Jeux” admet-elle. “Mais aujourd'hui, la question, c'est de savoir si les sports d'hiver ont vraiment un avenir. Ça me rend triste, mais c'est un constat !”
Alors forcément, la tenue des JO dans les Alpes en 2030 questionne. “On aura peut-être plus de neige en 2030” craint la biathlète. “On va faire quoi ? Skier sur de la neige à poisson ? Le sport d'hiver est en sursis, c'est clair !”

 

Le clin d'œil · RCF en AuRALes JO d'hiver dans les Alpes en 2030

Alors quelle solution pour les Jeux Alpins ?

 

Aux yeux des signataires de la tribune, la candidature portée par les régions AURA et PACA n’est pas en adéquation avec les limites planétaires. Quand les porteurs du projet se targuent de mettre sur pied un événement durable, grâce à la réutilisation de structures existantes, eux en demandent bien plus : Gouvernance, logements, transports, aides publiques, goodies, sponsors... Ils plaident pour une conscience écologique omniprésente dans la conception de ces Jeux. “Les critères sont stricts” admet Marie Dorin-Habert. “Mais il faut revoir le modèle !”

Parmi les pistes de travail, elle évoque la création, à l'avenir, d'un seul lieu de compétition pour tout l’hiver, d'événements sans public ou bien sans transports aériens.

 

L'engagement des athlètes n'est pas suffisant, c'est aussi aux fédérations de faire leur travail

 

Autre point important, l’adhésion de la population. “Si la France a ces Jeux, c’est aussi parce que dans les autres pays candidats, les habitants n’en voulaient pas” pointe du doigt Marie Dorin-Habert. Elle plaide pour la mise en place d’un sondage auprès des Français, pour savoir si l’événement est une priorité à leurs yeux.

À l’heure où les Jeux de Paris ne cessent de faire couler de l’encre, au sujet notamment du logement ou du transport, les résultats pourraient surprendre. “Il ne faut pas oublier que les sports d’hiver ne concernent, en plus, qu'une petite partie des Français” termine Marie Dorin-Habert.

 

En interne, un vent d’inquiétude souffle aussi
Une semaine, après avoir écarté les candidatures suisses et suédoises, le CIO a préconisé l’abandon des sites d’Isola 2000 et Val d’Isère au sein de la candidature des Alpes 2030 pour des raisons budgétaires. De leur côté, la Clusaz et le Grand-Bornand craignent de ne pas être en capacité d’accueillir certaines épreuves, en raison du manque de neige.

 

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