Après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le bilan humain reste difficile à évaluer. La préfecture estime à « plusieurs centaines », voire « quelques milliers » le nombre de morts tandis que les recherches et secours se poursuivent.
Le cyclone tropical Chido a semé le chaos samedi 14 décembre dans le département le plus pauvre de France. L’alerte rouge a été levée dimanche 15 décembre soir. La préfecture a enclenché une « phase de sauvegarde cyclonique ». Pour le moment sa priorité est à la circulation et à la prise en charge des besoins de la population. Elle appelle à réserver les axes de circulation aux forces de l’ordre, de secours et aux opérateurs d’intérêts vitaux.
Avec des rafales observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper le territoire ultramarin depuis plus de quatre-vingt-dix ans, selon Météo-France. Des vents d’une extrême violence ont ravagé l’archipel. De nombreuses maisons, écoles et établissements de santé ont été partiellement ou totalement détruits. Des toits envolés, poteaux électriques à terre, arbres déracinés… L’habitat précaire, qui concerne au moins un tiers de la population de l’archipel, est « complètement détruit », selon le ministre de l’intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau.
Les remontées d’informations sont pour l’heure très parcellaires avec une population confinée chez elle, privée d’eau et d’électricité, et vivant en partie dans des bidonvilles. Dans un contexte où les communications sont très difficiles.
Il sera « très difficile d’avoir un bilan final » étant donné que la tradition musulmane, très ancrée dans les quartiers d’habitat précaire entièrement détruits, veut que les personnes soient enterrées « dans les vingt-quatre heures ».
Un pont aérien et maritime est organisé depuis l’île de La Réunion. Le premier avion de la sécurité civile a atterri hier après-midi à Mayotte, transportant du matériel de secours et du personnel médical.
A partir du début de la semaine, plus de 160 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers de l’Hexagone vont être envoyés en renfort.
Les ministres de l’intérieur et des outre-mer démissionnaires, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, sont attendus à Mayotte en fin de matinée, de même que leur collègue de la francophonie, Thani Mohamed-Soilihi, originaire de l’archipel.
La situation laisse présager de sévères difficultés d’approvisionnement en eau dans le département le plus pauvre de France. Plus de 15 000 foyers ont été privés d’électricité. Les appels téléphoniques, y compris d’urgence, ont été drastiquement limités.
Le Secours populaire a lancé un appel aux dons pour venir en aide à Mayotte, où plus de trois quarts des quelque 320 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté national.
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