Michelin confirme la fermeture des usines de Vannes et de Cholet

L'annonce était redoutée... Ce mardi matin, la direction de Michelin a confirmé la fermeture, d'ici début 2026, des usines de production de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan). Quelque 1 254 salariés sont concernés (955 à Cholet, 299 à Vannes).

Dans un communiqué, la direction de l'entreprise de pneumatiques évoque une décision "devenue inéluctable". En cause ? "La transformation structurelle du marché des pneumatiques tourisme-camionnette et poids lourd et la dégradation de la compétitivité de l'Europe."

Le Groupe, qui se dit "conscient de la gravité du moment" promet "un accompagnement personnalisé des salariés et des territoires impactés en participant à la création d'au moins autant d'emplois que ceux supprimés." 

C'est difficile d'entendre parler de licenciements
quand Michelin a fait 3,6 milliards de bénéfices en 2023

En attendant, c'est la douche froide pour les salariés. Un rassemblement était organisé, le matin même, devant les grilles de l'usine de Vannes alors que se tenait un CSE (Comité social et économique). "C'est difficile d'entendre parler de licenciements économiques quand Michelin a fait 3,6 milliards de bénéfices en 2023, commente Manuel Caramante, secrétaire général CGT de l'union locale de Vannes. Michelin se porte bien, c'est un fleuron de l'industrie française. Il y a des familles qui vont apprendre qu'elles n'ont plus de travail. Avec la hausse des prix de l'énergie, je ne sais pas comment elles vont faire pour survivre." Les syndicats annoncent leur volonté de négocier le meilleur accompagnement possible. 

Un acteur économique et social majeur

Implanté à Vannes depuis plus de 60 ans, l'usine Michelin produit principalement des câbles métalliques pour des pneus fabriqués en Espagne et en Italie, notamment. Dans un communiqué, Anne le Hénanff, députée de la circonscription de Vannes, parle "d'un acteur économique et social majeur." Pour l'élue, l'annonce de sa fermeture est donc "un choc".

Anne le Hénanff, appelle "tous les chefs d'entreprises et les dirigeants du territoire à jouer la carte de la solidarité et à se mobiliser pour proposer prioritairement des emplois aux salariés de Michelin quand cela leur sera possible." La député annonce également son intention de porter l'annonce de la fermeture des deux sites devant l'Assemblée nationale, cet après-midi. 

Un séisme pour le territoire

Autre réaction : celle du maire de Vannes et président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération. David Robo évoque "une journée noire", "un séisme pour le territoire". "Le développement de la ville est très lié à l'usine Michelin depuis 60 ans. Michelin était le fleuron de l'industrie vannetaise."

David Robo demande à l'entreprise d'assurer un suivi personnalisé des salariés tout en annonçant penser à l'avenir du site : "Nous nous doutions que cette crise n'épargnerait pas l'usine de Vannes... Nous travaillons à l'implantation d'activités industrielles dans les prochains mois."