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Monseigneur Jérôme Beau : archevêque nommé au diocèse de Poitiers

Un article rédigé par Matthieu Riolland - RCF Bordeaux, le 21 janvier 2025 - Modifié le 21 janvier 2025
L'invité RégionMrg Beau est le nouvel archevêque du diocèse de Poitiers

Mardi 14 janvier, le Pape a nommé un nouvel archevêque pour le diocèse de Poitiers. Il s’agit de Monseigneur Jérôme Beau. Il aura également en charge la province épiscopale comprenant les diocèses de Limoges, d’Angoulême, de La Rochelle, de Tulle et de Poitiers. La messe d'installation est prévue dimanche 2 mars à la cathédrale de Poitiers.

Mgr Beau a été nommé archevêque du diocèse de Poitiers par le Pape ce mardi 14 janvier © Matthieu RiollandMgr Beau a été nommé archevêque du diocèse de Poitiers par le Pape ce mardi 14 janvier © Matthieu Riolland

Monseigneur Jérôme Beau a été ordonné prêtre il y a près de 40 ans. Puis il a été nommé évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Paris, où il était également vicaire général. Puis, il a découvert la ruralité dans le Berry en étant nommé archevêque du diocèse de Bourges. Dès sa nomination par le Pape, Julien Dupont, curé de la paroisse de Niort, soulignait son expérience dans la formation des prêtres. En effet, il a notamment été directeur de séminaire, directeur spirituel, professeur de théologie. En tout, pendant 30 ans, il a occupé des fonctions d'enseignement.

RCF : Parmi toutes ces expériences, lesquelles vont vous aider pour mener à bien cette nouvelle mission ? 

Mgr Jérôme Beau : Toutes, parce qu'elles m'ont toutes construit dans l'unité de ma personne et que je n'arrive pas avec un modèle préexistant ou un projet, j'arrive avec ma personne. Dieu appelle des personnes à une mission, il n’appelle pas en fonction d'une capacité ou d'une expérience. Là où vous avez raison, c'est qu’à la fois mon expérience dans la vie étudiante à Paris et l'expérience du monde rural à Bourges vont permettre d'entrer en dialogue dans la pastorale du diocèse de Poitiers, qui est à la fois une très belle universitaire à Poitiers et à la fois un monde rural, qui est très différent suivant les régions du diocèse.

Telle région et telle autre du diocèse n'ont pas du tout le même type de sensibilité, et comme dans le Berry, la Brenne, ce n’est pas pareil que le Sancerrois. Mais justement, cette expérience de dialogue entre le monde étudiant, le monde universitaire et le monde rural dans sa diversité d'approche, je pense que ces deux expériences vont permettre de nourrir mon attention et mon action aussi à Poitiers.

 

RCF : Quel regard vous avez sur le passage de votre prédécesseur Mgr Pascal Wintzer ?

Je crois que c'était un évêque qui a beaucoup aimé les gens. Vous savez, dans les articles qui ont été écrits à son départ, on disait que c'était quelqu'un de profondément humain et c'est aussi quelqu'un qui est profondément réfléchi et qui osait avoir un engagement dans la société.

Il ne faut pas attendre que je sois pareil parce que je suis différent. Mais je pense qu'il a apporté une vision d'ouverture qui était la sienne, mais qui était porteuse d'un avenir. C'est aussi quelqu'un qui a donné au diocèse la structure actuelle à partir de laquelle je vais pouvoir construire. 

 

RCF : Avez-vous déjà des projets en particulier qui vous tiennent à cœur pour le diocèse de Poitiers ?

Alors, je n'ai aucun projet. J'arrive avec la nouveauté d'un cœur disponible et avec les habitants du diocèse, découvrir leurs projets et servir leurs projets. Justement, l'évêque n'est pas celui qui a un projet qu'il construit et après qui s'en va. Non, c'est quelqu'un qui vient soutenir les projets de chacun, de chaque communauté pour leur donner la croissance. Ce qui est important, c'est de repartir des projets portés par chaque communauté.

Après, peut-être qu'au bout d'un ou deux ans, je verrai qu'il y a des projets convergents dans les paroisses. À ce moment-là, je pourrai dire qu'il y a ce projet qui va être fédérateur. Il faut d'abord ne pas avoir de projet pour être disponible, écouter et voir le lieu commun pour construire un projet commun.

 

RCF : Le jour de votre nomination, le mardi 14 janvier, vous avez adressé une lettre aux membres du diocèse. Vous dites « J'aurai à cœur de vous soutenir et de me faire proche de vous. La tâche est immense, elle ne se fera qu'en nous soutenant les uns les autres. » Qu'entendez-vous par la tâche est immense ?

Je pense que la tâche est immense de deux manières, géographiquement, parce que c'est très différent d'un endroit à l'autre. Telle région ne ressemble pas à telle autre région dans le même diocèse. Ce que je pourrais dire à Poitiers, ce n’est pas exactement la même chose que ce que je dirais à Niort. À Châtellerault, ça ne sera pas pareil qu'à Melle, car on est sûr des lieux de personnalité et le Christ vient rejoindre chacun dans sa personnalité, dans son histoire. Ce n’est pas un message qui va descendre tel un parachutiste sur l'humanité, c'est un message qui va rejoindre le cœur de chacun dans sa propre histoire et c'est ça qui est extraordinaire.

Il y a aussi dans ce diocèse des prêtres qui sont issus du diocèse du Poitou, et puis il y a les « fidei donum », des prêtres qui viennent d'autres pays. Là encore, le message du Christ et la manière de servir le Christ et de célébrer les sacrements sont marqués par la culture de chacun. Donc cette tâche est immense parce qu'elle va demander à chacun d'aller retrouver la beauté et l'identité du Christ dans des itinéraires différents pour rejoindre des cœurs qui sont eux aussi différents.

Cette tâche de mettre chacun en relation avec la personne du Christ est une tâche immense, mais une tâche aussi facile parce que c'est l'Esprit Saint qui va agir.

 

RCF : Le dimanche 2 mars à 15h vous deviendrez archevêque du diocèse de Poitiers et évêque métropolitain de la province épiscopale de Poitiers. Quelles sont vos priorités pour ce territoire plus large ?

Le rôle de l'évêque métropolitain n'est pas d'administrer les autres diocèses. Le rôle de l'évêque métropolitain est d'assurer le soutien et l'affection pour les évêques des différents diocèses de la métropole et de réussir à mutualiser aussi un certain nombre d'actions qui doivent être mutualisées pour avoir plus de force et de qualité.

Par exemple, la formation est un lieu de mutualisation extrêmement important pour les différents diocèses de la province. Dans l'enseignement catholique, il y a une collaboration entre les différents directeurs diocésains. On voit que le rôle de l’archevêque est une manière de soutenir les autres évêques tout en permettant à des activités d'avoir plus d'efficience parce que mieux coordonnées les unes avec les autres.

 

RCF : L'année jubilaire a débuté dans chaque diocèse et dans chaque paroisse. Qu'est-ce que vous pouvez dire aux auditeurs de la province épiscopale pour cette année Sainte ?

L'espérance ne déçoit pas parce que « l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné », si je cite ainsi l'épître aux Romains. Mais ce n'est pas rien que l'amour de Dieu ait été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint, c'est une vraie force.

Il ne faut pas se tromper du lieu de notre force. Nous sommes des êtres fragiles, mais notre force, elle est en Dieu, elle n'est pas en nous. Il y a l'ancre dont le Pape parle beaucoup dans son texte d'ouverture de l'année Jubilaire et l'ancre du salut, c'est vraiment savoir que notre force est dans cet amour de Dieu répandu dans nos cœurs et non pas dans nos capacités, dans nos organisations, dans nos leaderships, dans nos institutionnalisations. Il ne faut jamais oublier la place de l'Esprit Saint dans la manière d'avancer.

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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