JavaScript is required

Notre-Dame de Paris : le projet de vitraux contemporains rejeté par la commission du patrimoine et de l'architecture

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF, le 12 juillet 2024 - Modifié le 18 juillet 2024
L'actu chrétienneNotre-Dame de Paris : le projet de vitraux contemporains rejeté

Le 11 juillet 2024, les experts de la commission nationale de l’architecture et du patrimoine (CNPA)  s'est opposé au projet de création de vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris. Didier Rykner, le fondateur de la Tribune de l'Art, qui avait lancé en décembre dernier une pétition contre ce projet, décrypte cette décision.

Notre Dame de Paris en 2017 © Hans LucasNotre Dame de Paris en 2017 © Hans Lucas

Nouveau rebondissement dans l’affaire des vitraux de Notre-Dame de Paris. Jeudi 11 Juillet 2024, les membres de la Commission du patrimoine et de l'architecture ont rejeté à l'unanimité la proposition d'Emmanuel Macron de remplacer les vitraux de Viollet-le-Duc par des baies contemporaines.

La commission du patrimoine et de l'architecture contre la création de vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris

Pour justifier leur décision, les experts de la Commission ont estimé que ces nouveaux vitraux remplaceraient des vitraux du XIXe, voulus par Eugène Viollet-le-Duc, vitraux qui n'ont pas été endommagés par l'incendie. Didier Rykner, le fondateur de la Tribune de l'Art, qui avait lancé en décembre dernier une pétition contre ce projet, salue cette décision. "C'est une satisfaction à condition que leur avis soit suivi." Il rappelle que "la commission nationale du patrimoine de l'architecture est là pour conseiller le ministère de la Culture, pour lui donner un avis qu'il n'est pas obligé de suivre." Si l'historien d'art  reconnaît que cet avis est en général suivi il craint que cette fois-ci ce ne soit pas le cas. "J'ai un petit peu peur de la réaction d'Emmanuel Macron, dont on sait qu'il tient à ce type de projet et qu'il se fiche complètement de Notre-Dame, de l'avis des experts et des vitraux de Viollet-le-Duc. Il est là pour marquer son passage. Et donc, il faut attendre de voir quelle va être la réaction du ministère de la Culture."

 

La création de vitraux contemporains remise en cause dans un contexte politique instable


Le véto des experts de la Commission du patrimoine et de l'architecture peut surprendre, car le projet semblait bien engagé. Une centaine d'artistes avait déjà présenté leur candidature pour participer à cette installation. Une liste de cinq candidats avait même été établie le 27 juin 2024 pendant la campagne électorale, mais elle n'a pas été rendue publique. Le président de la République et l'archevêque de Paris devaient présenter le projet lauréat lors de la réouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024. Un agenda qui semble avoir été remis en cause par l'instabilité politique actuelle en France.

Tout le monde au ministère de la Culture, tous les spécialistes, tous les amateurs de patrimoine, tous les connaisseurs d'architecture, tous ceux qui savent ce que veut dire un classement en monument historique, étaient opposés à ce choix.

 

Pour Didier Rykner, l'instabilité politique a joué en faveur de cette décision. " Le ministère de la Culture, comme d'ailleurs le gouvernement, sont sur le départ. Les fonctionnaires se sont dit, on va pouvoir peut-être voter selon notre conscience. Le fondateur de la Tribune de l'Art explique "qu'ils avaient eu d'abord pour ordre de se prononcer "pour". Finalement on leur a dit qu'ils pouvaient ne pas voter. C'est ce qu'ils ont fait et à l'unanimité, la commission a dit non." Pour Didier Rykner, c'est la preuve que ce projet ne fait pas consensus. 

 

Il y a une opposition totale à ce projet qui n'a aucun sens parce qu'il s'agit d'enlever des vitraux qui n'ont pas souffert de l'incendie, qui ont  été restaurés et nettoyés et qui font intégralement partie du monument classé."



Quant au diocèse de Paris, il semble lui aussi avoir pris de la distance avec ce projet. Le 25 juin dernier, lors d'une présentation à la presse des futurs aménagements intérieurs de la cathédrale, le projet de vitraux contemporains n'était pas à l'ordre du jour, car pour Mgr Olivier Ribadeau Dumas, le recteur de Notre-Dame, "c'est un projet d'État."

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'actu chrétienne
©RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.