Un témoignage rapporté par Libération fait état d’une stérilisation forcée en Chine de femmes ouïghoures. Une minorité toujours opprimée par l’État chinois.
Les Ouïghours sont peu connus. Et pourtant il s’agit d’une minorité chinoise, musulmane, vivant dans le Xinjiang, une région autonome sous souveraineté chinoise. "Il s’agit d’un peuple turc, originaire de l’Altaï. Ils vivent à l’Ouest de la Chine. C’étai autrefois toute une région peuplée par les Turcs. Ils sont environ un peu plus de dix millions. Leur densité a évolué" explique Sylvie Lasserre, journaliste, auteur de "Voyage au pays des Ouïghours" (éd. Hesse).
Régulièrement, on découvre la répression qu’ils subissent. Stérilisation forcée des femmes, enfermement massif, lavage de cerveau. "Elle a toujours existé. Il y avait d’abord une discrimination par l’emploi. Ce que veulent les Ouïghours, c’est l’autonomie. La hantise de la Chine, c’est le séparatisme. Ils se trouvent dans une région stratégique pour la Chine, il y a d’énormes gisements de pétrole, ils se trouvent aux confluents des routes de la soie. La Chine ne veut pas laisser le Xinjiang, et en a fait une région autonome. Malheureusement, les Ouïghours, devant ces discriminations, manifestaient de temps à autre. Des manifestations réprimées dans la violence. Avec l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, les choses se sont aggravées. Des camps ont été construits, les gens ont été internés" ajoute la journaliste.
Le régime chinois a toujours nié ces accusations. Certains ont évoqué le mot de génocide. "Il faudrait plus de preuves pour aller plus loin. De toute façon ce peuple disparaît, par stérilisation, par assimilation. J’ai entendu dire que c’était déjà trop tard et qu’une bonne proportion des Ouïghours avait été exterminée. Le problème c’est que la Chine camoufle. Il faut encore avoir des preuves" lance-t-elle.
Le 21 juillet dernier, à l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a évoqué la situation des Ouïghours. Une manifestation a même été organisée à Paris, samedi dernier. Une illustration de la prise de conscience internationale, qui ne sera sans doute pas suffisante pour faire bouger les lignes. "Jamais la Chine n’a lâché quoi que ce soit. Le seul moyen de les faire plier c’est de les toucher au portefeuille. C’est important pour eux. Là on est en bonne voie, on connaît les grandes firmes internationales qui font travailler les Ouïghours par le travail forcé. Cela peut jouer. Quoi qu’il en soit, on ne peut plus fermer les yeux" conclut-elle.
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